DUQUESNOY JÉRÔME (1602-1654)

DUQUESNOY JÉRÔME (1602-1654)

Jusqu'au décès de son frère François en juillet 1642 on connaît peu sur la vie de Jérôme DUQUESNOY le Jeune.

Comme son frère il apprend la sculpture dans l'atelier de son Père Jérôme l'Ancien qui jouit d'une grande notoriété à Bruxelles.

A l'age de 16 ans il suit son frère François à Rome où il se perfectionne dans la sculpture et apprend la métallurgie du bronze et l'orfèvrerie.

Probablement que Jérôme DUQUESNOY couvre les mêmes chantiers que son frère François. Des attestations de paiement libellés au nom des deux frères sur le chantier du Baldaquin de Saint-Pierre en attestent.

Il faut attendre le retour de Jérôme DUQUESNOY à Bruxelles en 1643 pour découvrir les premières oeuvres qui lui sont attribuées. Encore que, à cette date si proche de la mort de son frère, les historiens de l'art voient , sinon la main de François DUQUESNOY en tous cas son influence directe.

Ainsi, le buste en marbre de l'évèque Antoine TRIEST (1576-1657) conservé au musée du Louvre aurait été commencé par François et achevé par Jérôme.

Les historiens de l' Art n'auront de cesse, encore aujourd'hui, de voir dans l'oeuvre de Jérôme DUQUESNOY la main fantôme et moins habile de son frère François.

C'est pourtant bien Jérôme DUQUESNOY qui est nommé dès 1645 Architecte, statuaire et sculpteur de la cour.

Pendant 10 ans sa carrière fût brillante et elle est subitement interrompue par l'accusation de s'être livré à des actes de sodomie sur de jeunes enfants.

Jérôme DUQUESNOY est exécuté sur la place publique le 28 septembre 1654.

10 ans n'ont pas été suffisants pour que Jérôme DUQUESNOY affirme son propre style et exprime tout son talent !

A moins que les circonstances de sa mort aient contraint les historiens de l'art à modérer leur admiration du talentueux sculpteur qu'il fût.

LE BUSTE D'ANTOINE TRIEST SIGNÉ **H.ME. DV QVESNOY**

LE BUSTE D'ANTOINE TRIEST DES FRÈRES DUQUESNOY

Ce buste en marbre est conservé au musée du Louvre.

Il est signé H.ME. DV. QVESNOY. BRVX. FEC.

Malgré cette signature qui désigne Jérôme comme l'exécutant du buste, les historiens de l'Art veulent voir la main de son frère François. Ainsi sont libellés les commentaires que l'on peut lire sur le site du musée du Louvre :

L'exceptionnelle qualité du buste pose également la question du rapport entre les deux frères. La conception ample et la sensibilité de la facture sont proches des portraits sculptés par François, tel Maurice de Savoie en 1635 (Turin, galerie Sabauda).

On ne retrouve pas ces qualités dans les portraits de Jérôme, comme celui de l'Archiduc Léopold-Guillaume en 1650 (Vienne, Kunsthistorische museum), plus soucieux de décorum et d'une manière plus sèche. D'où l'hypothèse que le modèle aurait été conçu par François à Rome, lorsqu'il reçut la commande d'Antoine Triest en 1642.

Après sa mort, Jérôme, réputé excellent praticien, aurait exécuté et signé le marbre.

http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/antoine-triest-eveque-de-gand-1576-1657

CHRIST EN IVOIRE DE DUQUESNOY JÉRÔME KERK SINT-ALEXIUS EN CATHARINA [BEGIJNHOF]

CHRIST EN IVOIRE DE DUQUESNOY JÉRÔME KERK SINT-ALEXIUS EN CATHARINA [BEGIJNHOF]

La tradition attribue à Jérôme DUQUESNOY la sculpture dans l'ivoire de ce Christ exceptionnel, haut de 76 cm et sculpté d'une seule pièce.

Une inscription sur l'omoplate D. J. me fecit conforte cette attribution sans qu'on puisse établir l'origine de cette inscription ...

CHRIST EN IVOIRE DE DUQUESNOY JÉRÔME

CHRIST EN IVOIRE DE DUQUESNOY JÉRÔME

Plus que dans le précédent, il faut voir dans cette pièce une réalisation de la 1ère moitié du XVIIe siècle.

Le canon est élancé et la tension se lit dans chaque parcelle de ce corps sculpté d'une main de Maître.

C'est une oeuvre exceptionnelle sur tous les plans : technique, esthétique et émotionnel.

Notez que les clous de la crucifixion sont plantés dans l'espace de Destot à l'identique du Christ en Croix peint par Rubens vers 1613 pour l'église des Récollets d'Anvers.

Ce Christ est traditionnellement attribué à Jérôme DUQUESNOY sans qu'aucune source relative à son origine vienne étayer cette attribution.

Il est conservé par l'Évéché de Gand.

CRUCIFIX EN IVOIRE DE DUQUESNOY JÉRÔME

CRUCIFIX EN IVOIRE DE DUQUESNOY JÉRÔME

Ce très beau Christ en ivoire est du même niveau artistique que celui de l'évéché de Gand.

Celui-ci provient de la Basilique Onze-Liev-Vrouw
à Montaigu.

Comme le précédent, la tradition l'attribue à Jérôme DUQUESNOY.

Publié le 03 février 2013