UN CHRIST DE L'EPOQUE DE CHAMPAIGNE (1602-1674) RE-EDITE AU XIXE SIECLE

UN CHRIST DE L'EPOQUE DE CHAMPAIGNE (1602-1674) RE-EDITE AU XIXE SIECLE

Après sa mise sous silence puis son démantèlement à la fin du XVIIIe siècle, l'église catholique plus motivée que jamais renaît de ses cendres dès la signature du 1er Concordat en 1801.

Ses besoins en mobilier et en matériel liturgique sont colossaux car ce qui n'a pas été fondu a été détruit ou brûlé.

Les artisans n'ont pas d'autre alternative que de reprendre les anciens schémas iconographiques et de se lancer dans une course de vitesse pour livrer dans les délais les commandes nombreuses qui sont passées.

Malgré les usures du temps, les anciens moules rescapés de la fonte reprennent du service et il est procédé au surmoulage des pièces qui ont survécu à la tourmente révolutionnaire.

Résultat : les productions du XIXe siècle brouillent les séquences iconographiques en faisant réapparaître des Christs qui étaient en usage au XVIIIe siècle voire au XVIIe siècle !

Il parait logique d'envisager que les Christs qui ont été les plus diffusés dans les siècles précédents soient aussi ceux qui ont été le plus souvent remis en circulation au XIXe siècle …

Le Christ en bronze que je vous présente - Photos N°1 & N°2 - affiche une iconographie qui est née sous le pinceau de Champaigne (Photo N°3) ou de Le Sueur (Photo N°4)
C'est un Christ qui est travaillé dans une fonte pleine.

Sa qualité d'exécution et sa patine d'une couleur sombre aux reflets de calamine, le situe avec une forte probabilité au XVIIe siècle.

Le Christ des Photos 5 & 6 ne manque pas d'intérêt car il est la preuve de la réalisation de ce modèle de Christ dès le XVIIe siècle. C'est un Christ fixé sur une Croix attribuée à Jean III Ragueau orfèvre à Bourges, en activité entre 1662 et 1680

Les 3 photos suivantes sont celles d'une Croix de Procession d'origine landaise dont la date '1812' démontre le réemploi au XIXe siècle de ce type de Christ. Sa finition est succincte, les détails anatomiques sont absents , c'est manifestement un surmoulage.

Ce modèle de Christ né au XVIIe siècle n'est pas le seul à avoir retrouvé une seconde vie au XIXe siècle et j'aurais l'occasion de vous livrer d'autres modèles qui ont suivi le même parcours ...

Publié le vendredi 13 avril 2012