Les ventes d'Octobre 2024
Incompétent pour juger de l'ancienneté réelle des Christs attribués aux ateliers de Limoges des XIIIe et XIVe siècles je vous livre sans commentaires l'adjudication de ce Christ en bronze adjugé 1 300€ au marteau par l'Etude Coutau Bégarie le 11 octobre 2024 à Paris.
Lot N°83
Christ d’applique en cuivre champlevé, yeux en verre.
Tête couronnée et penchée, abdomen gonflé, long périzonium tombant sous les genoux à l’arrière des jambes,
pieds reposants sur un suppedaneum.
Limoges, milieu du XIIIe siècle H. : 17,5 cm (Accidents et manques dont les émaux)
Estimation 1 500€ - 2 000€
Pour mémoire, le 2 juillet 2024 la Maison Sotheby's à Londres a adjugé 13 000€ au marteau un Christ en buis haut de 33 cm attribué à Walter POMPE (1703-1777) Voir le compte-rendu Les Ventes de l'Eté 2024
Le 13 octobre 2024 à Amiens Me Hubert Deloute a adjugé 1 100€ au marteau un Christ en buis haut de 74 cm attribué à l'atelier de Walter Pompe.
Sans aucun doute l'Acheteur d'Amiens a réalisé une bien meilleure affaire que l'Acheteur de Londres même en l'absence de la signature du Maître de l'Atelier
Lot N°48
Walter POMPE (1703-1777), atelier de
"Christ en croix". Belle sculpture en buis. Croix en bois noirci. XVIIIème siècle.
Dans un cadre en palissandre. Dim. christ: H: 74 cm. L: 26.5 cm. Dim. avec le cadre: H: 89 cm. L: 40.5 cm.
Estimation 900€ - 1 000€
D'ordinaire attribué au XIXe siècle ce Tableau Crucifix est ici attribué par un(e) Expert(e) au XVIIIe siècle. Le Lot a été adjugé 400€ au marteau le 13 octobre 2024 lors d'une vente organisée par la Maison Le Floc'h à Saint Cloud.
Lot N°92
Tableau crucifix avec plaque en émail peint polychrome représentant le Christ en croix, sur un fond noir, tête tournée vers la gauche, ceinte d’une couronne d’épine, périzonium noué avec chute sur la hanche droite, contre-émail noir ; dans un encadrement en bois sculpté et doré de forme violonée à décor rocaille (manques, accident recollé).
Plaque, Limoges, début du XVIIIe siècle.
Haut. de la plaque : 10 cm – Larg. : 7 cm
Etiquette de collection.
Estimation 250€ - 350€
Présenté une fois précédente le 22 juin 2024 avec une estimation dans la fourchette 600€-800€ ce Crucifix en bronze argenté a vu son estimation réduite à la fourchette 500€-700€. Une réduction suffisante pour qu'il soit adjugé 450€ au marteau par l'Etude Osenat lors d'une vente organisée à Versailles le 20 octobre 2024.
Lot N°93
CRUCIFIX avec Christ, titulus et crâne en bronze argenté ; croix en bois noirci, placage d’ébène à moulures tremblées et écaille.
Flandres, XVIIe siècle Haut : 58 cm (petits manques)
Estimation 500€ - 700€
Au Portugal la vente des Christs en Ivoire ne semble pas souffrir du durcissement de la législation du Commerce des Ivoires.
Ce Christ en Ivoire haut de 73 cm a été adjugé 24 000€ au marteau à Lisbonne par la Maison de Ventes Veritas Art Auctioneers. Il n'est pas mentionné dans le descriptif si le Christ en Ivoire possède son Certificat Intra Communautaire.
Lot N°132
Cristo de grandes dimensões
Escultura em marfim
Cruz e moldura em madeira entalhada e dourada
Europa, séc. XIX
75x49cm (cristo) 139x89cm (total)
Estimation 18 000€ - 25 000€
Ce Christ en bois a belle allure. Il a été présenté à Milan le 25 octobre 2024 par la Maison de Ventes Il Ponte qui l'a adjugé 1 700€ au marteau.
Le Christ est attribué au XVIIIe siècle tandis que sa Croix est attribuée à une époque postérieure !
Il est peu probable que cela soit exacte : le type iconographique de ce Christ est en vogue à la fin du XIXe siècle et plus encore au cours de la 1ère moitié du XXe siècle.
Lot N°848
Scultore del secolo XVIII. "Cristo crocifisso" figura in legno intagliato su croce poggiante su base in forma di finta roccia di epoca successiva
(h. tot cm 95) (piccole mancanze e restauri)
Estimation 1 400€ - 1 500€
Cette Croix de cellule monastique peinte à l'huile est attribuée au XVIIe siècle et serait de la main de Sebastián López de Arteaga (Sevilla, 1610 - México, 1656) un peintre baroque espagnol né à Séville qui s'est expatrié en 1640 à Mexico dans la nouvelle Espagne.
Elle a été adjugée 8 000€ au marteau par la Galerie de Ventes La Suite basée à Barcelone.
Cette Croix de Cellule n'est pas apparue sur le Marché de l'Art en ce mois d'octobre 2024. Elle a été précédemment acquise aux enchères à Gènes le 18 juin 2024 et adjugée 2 200€ au marteau par la Maison de Ventes Wannenes.
Son Acquéreur a procédé à des restaurations, non mentionnées dans le descriptif.
A gènes en juin 2024 l'Auteur de cette Croix était inconnu.
L'attribution à Sebastián López de Arteaga explique probablement la plus-value générée entre juin 2024 et octobre 2024.
La Galerie de Ventes La Suite affiche de nombreuses photos de détails de cette Croix mais elle en interdit la copie. Je vous communique en conséquence le lien à suivre pour accéder à sa page de présentation sur le site de La Suite.
Je vous communique également le lien à suivre pour accéder à la page de présentation de cette même Croix en juin 2024 sur le site de la Maison de Ventes génoise.
Lot N°66
Atribuido a Sebastián López de Arteaga (Sevilla, 1610 - México, 1656)
Cruz de celda en madera tallada y pintada al óleo.
61,5 x 31,5 cm.
Poderoso, inspirador y devocional óleo sobre tabla con la imagen de Cristo Crucificado en el momento en que, según el evangelista Juan o el salmo 22, dice algunas de sus siete palabras:
- a Dios, su Padre : “Dios mío, Dios mío, por qué me has abandonado?”;
- a todos: “Tengo sed”;
- al mundo: “ Todo está cumplido”;
- y, por último, a Dios: “Padre, en tus manos encomiendo mi espíritu”.
La “cruz de celda” es un tipo de obra devocional muy común en los conventos y monasterios españoles e hispanoaméricanos de los siglos XVII y XVIII y que se colocaba dentro de cada celda para uso y devoción personal de cada consagrado.
Cruz de secciones rectilíneas, sin adornos, y trabajada de forma ilusionista, tridimensional, con una luz a medio camino entre la luz típicamente barroca tenebrista y expresión patética, junto a la luz artificial manierista, ese “cañón de luz” invisible que hace que nos fijemos en Él. Cristo aparece al centro, con una anatomía en escorzo y expresivamente deformada, que denota la pervivencia del manierismo aún en el siglo XVII.
Siguiendo la verticalidad de este Cristo, a sus pies vemos una representación de la muerte que pisa al diablo. Ante el dolor y la muerte de Jesús en cruz, un esqueleto a sus pies…,¿no parece una burla perversa, o una ironía nihilista y macabra?.
Ese diseño de una calavera (cráneo de Adán) con dos tibias, o de unos huesos dispersos, o de un esqueleto sentado o en pie se originó en la Baja Edad Media como símbolo de la muerte y especialmente como “memento mori”, una reflexión visual sobre la fugacidad de la vida (recuerda que morirás…). En esta obra, y en un mismo plano o nivel, la muerte pisa al demonio, al mal, como si se dijeran: ni tú ni yo tenemos la última palabra, sólo la resurrección.
Y en horizontalidad, como dos mensajes “amorosos” que brotan de la sangre de sus manos vemos dos aves: en su mano derecha, según lo miramos, el ave Fénix sobre un fuego ardiente, un símbolo de esperanza, aplomo, memoria y regeneración, un ave milagrosa que siente la muerte y la prepara con mimo y serenidad para después resurgir de sus cenizas incólume y vigorosa (el sueño imposible del ser humano que no tiene fe …); de su mano izquierda, como colofón, presenta a un ave y sus polluelos, a los que alimenta con su propia carne y sangre.
Un pelícano, uno de los símbolos de Cristo, de su martirio y muerte como salvación y, por antonomasia, del sacrificio y amor a otros. En el catolicismo se asocia a la Eucaristía: a la inmolación de Jesús, que con su propia carne y sangre alimenta y redime a la humanidad. Verdadero ejemplo de amor el pelícano que restaura a las crías con su sangre. Tal es el amor de Cristo que con su sangre restituye la vida y nos entregó su reino en la cruz.
Una obra que termina con este pelícano y que encierra, con un lema, la expresión de amor de ese Cristo en cruz: “SIC”, “HIS QUI DILIGUNT” (Así - Para los que aman).
Estimation 7 500€ - 12 000€
Publié le 17 novembre 2024