Les ventes du 2nd Trimestre 2025
Les Amateurs et Collectionneurs de Christs ne font pas légion. Conséquence : Chaque fois que l'estimation qui accompagne un lot est excessive au regard de sa qualité ou de sa rareté le lot est ravalé. Si je communiquais l'intégralité des résultats de vente des Christs présentés aux enchères les Invendus rempliraient l'essentiel du compte-rendu
Ceci est vrai pour les Christs 'ordinaires'. Les Autres Christs ceux qui sortent de l'ordinaire, exemple le Christ en ivoire de BEISSONAT haut de 82 cm en plus des Amateurs et Collectionneurs ces Christs mobilisent des Enchérisseurs 'argentés' qui visent l'acquisition de pièces prestigieuses flattant leur ego ou susceptibles de générer à terme une plus-value. Ceux-là n'hésitent pas à faire monter les enchères. Ils sont adulés par les Vendeurs sur le Marché de l'Art moins par les Collectionneurs car en permettant aux Professionnels de réaliser des profits confortables ils permettent à ces mêmes Professionnels et Intermédiaires de maintenir sur l'ensemble des lots présentés des estimations élevées quitte à ravaler un nombre significatif de lots.
Si je résume mes propos
Les Christs qui ne valent pas chers sont estimé trop chers. Ils sont majoritairement ravalés.
Les Christs qui valent chers sont estimés très chers. Ils sont majoritairement adjugés encore plus chers.
Vous n'ignorez pas cette pensée de Pierre DAC "Si tous ceux qui croient avoir raison n'avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin" alors je commence par une exception à mes propos précédents par ce Christ en ivoire attribué au XVIIIe siècle et présenté dans un cadre en bois doré attribué à la même époque. Modestement estimé dans la fourchette 100€-150€ il a été adjugé 300€ au marteau à Cannes le 2 avril 2025.
Pour Info : A l'heure où je rédige ce compte-rendu le Christ est offert à la vente sur le site Proantic au prix de 1 280€. Il est donc tombé entre les mains d'un Professionnel et son prix s'est envolé.
Lot N°306
Crucifix en ivoire sculpté figurant le Christ vivant, la tête inclinée vers son épaule droite, le visage très expressif tourné vers le ciel, la bouche entrouverte, les veines saillantes sur les bras et le bas du torse, le périzonium noué autour de la taille, les jambes parallèles et les pieds joints, avec titulum en ivoire, sur une croix en ébène Travail français probablement dieppois du XVIIIe siècle Haut. (christ) : 22,5 cm - (croix) : 43 cm Dans un cadre en bois sculpté, stuqué et doré à ressaut central à décor de fleurs, palmettes et feuillage à fond en velours pourpre XVIIIe siècle 57 x 38 cm (petits manques)
Estimation 100€ - 150€

Impossible de communiquer son prix car il faisait partie d'un lot de divers Crucifix vendu aux enchères le 3 mai 2025 à New-York. IL mérite qu'on y jette un oeil. Peut-être qu'il s'agit d'un montage mais le résultat est sympathique.
Je vous laisse juge ...
Lot N°548
Lot 548: Collection of Religious Icons, 8
A carved bone figure of Christ set in lucite, large silver-tone metal Golgotha crucifix, two small Golgotha crucifixes, a partially gilt metal crucifix, a print of a manuscript illumination mounted on wood, and a manuscript illumination mounted on wood with a copper plate affixed to the verso. [Lucite mounted Christ: 8.5" H x 5.25" W x 2" D]. Overall condition is good with scattered minor wear. From the esteemed collection of Neil Zukerman former owner CFM Gallery.Condition ReportOverall condition is good with scattered minor wear.
Estimation 200 USD - 300 USD

Ce Christ en bois polychromé est attribué à une Ecole allemande vers 1510 dans l'entourage de Tilman Riemenschneider, célèbre sculpteur du XVIe siècle. Il a été adjugé 1 300€ au marteau à Barcelone par La Suite Subastas le 8 mai 2025, un prix d'adjudication bien moindre que le prix auquel aurait pu prétendre un Christ en bois réellement sculpté dans l'atelier du Maître allemand.
A l'identique des Christs du type 'Giambologna' en Italie, les Christs du type 'Riemenschneider" en Allemagne ont été produits à tous les siècles. Ils le sont encore aujourd'hui.
Lot N°8
Escuela alemana. Circa 1510.
"Cristo vivo"
Escultura en madera tallada, policromada y dorada.
52 x 53 cm.
Maravillosa y expresiva imagen de Cristo crucificado. Nuestra imagen fue realizada sin duda, en el entorno cercano al maestro Tilman Riemenschneider (Alemania c. 1460 - 1531) y bien podría haber salido incluso de su gubia.
Las similitudes son evidentes en las características facciones del rostro, la barba, en el tipo de corona de espinas. Asimismo, destacan las semejanzas en el tratamiento del cuerpo.
Estimation 1 000€ - 4 000€
Il n'a pas été adjugé probablement dû à son état incomplet et ses dommages apparents mais il mérite un commentaire. Il s'agit d'un ouvrage édité en 1535 'Faisant mention des Sept parolles que nostre benoist Sausveur et redempteur Jesus christ dist en larbre de la croix'.
Cet ouvrage illustre parfaitement la diversité de l'Iconographie du Christ sur la Croix au cours d'une même période.
Ainsi - La position des Pieds du Christ sur la Croix, Pieds croisés : Pied gauche sur Pied droit, Pied droit sur Pied gauche - Pieds parallèles - le nombre de Clous - Cristo Vivo, Cristo Morto - sont autant d'aspects iconographiques qui cohabitent à une même période.
Dit autrement : aucun de ces aspects iconographiques ne peut être invoqué pour justifier une période d'attribution plutôt qu'une autre.
Ce 'Post-incunable' était offert à la vente le 11 mai 2025 par Helios Auctions une Maison de Ventes new-yorkaise.
Lot N°50
1535 POST-INCUNABULA ILLUSTRATED ANTIQUE IN FRENCH BY JEAN DE GAGNY VELLUM BOUND
Le livre de nouvel reimprime Faisant mention des Sept parolles que nostre benoist Sausveur et redempteur Jesus christ dist en larbre de la croix… by J. de Gaigny (Paris, Wechel ; 1535).
With 8 (of 9) full-page woodcuts,
138 (of 164) numbered leaves.
– Rare first edition.
– Printed in red and black. –
The title page, the left leaf of the preface, and all leaves after L4 are missing.
Some foxing, some marginalia.
Size 5 by 7"
Full overlapping vellum binding with manuscript title to the spine
Text in French
Jean de Gagny (died 1549) was a French theologian.
He was at the Collège de Navarre in 1524.
He became Rector of the University of Paris, in 1531, and Almoner Royal, in 1536. In 1546 he became Chancellor of the University of Paris.
He published some significant Roman Catholic commentaries on parts of the New Testament.
He was also a business partner of the typographer Claude Garamond, and collector of manuscripts, particularly of patristic works.
His position close to Francis I of France gave him access to monastic libraries.
Estimation 1 800€ - 2 000€
Le 14 mai 2025 la Maison de Ventes parisienne Beaussant-Lefebvre a dispersé une centaines de Christs dont 90 sous forme de 6 Lots de dimensions et de matières variables. Certains Christs présentaient des manques importants néanmoins les 6 Lots ont trouvé Preneurs, qui plus est, bien au-dessus de leur fourchette d'estimations respective.
Les Résultats de la Vente de ces 6 Lots sont visibles sur le site internet de la Maison de Ventes Un calcul rapide montre qu'en moyenne le prix d'adjudication au marteau d'1 Christ s'est établi autour de 40€
Vous observerez que la photo du Lot N°230 a été supprimée, probablement à la demande de l'Acheteur.
Est-ce légal ?
Le 8 juin 2025 j'ai posé la question au Conseil des Ventes Volontaires. Je suis toujours dans l'attente d'une Réponse ! J'imagine que l'autorité de régulation des SVV n'a pas envie de se prononcer sur ce point de détail.
Personnellement je pense que c'est légal car l'obligation de publication ne porte que sur le résultat de la vente. Vous observerez d'ailleurs que si la photo a été supprimée, le résultat de la vente reste bien visible.
Lot N°234
COLLECTION DE PETITS CHRIST en bronze et alliages patinés.
XVII, XVIII et XIXe siècles.
Une dizaine environ.
(Manques, usures)
Hauteur max. 16 cm.
Estimation 100€ - 150€

A présent rendons-nous chez Lempertz à Cologne le 17 mai 2025 pour Re-découvrir un Christ en Ivoire de belle facture.
Il s'agit bien d'une Re-découverte car ce Christ en Ivoire a été initialement présenté à Paris chez Coutau Bégarie le 27 novembre 2019 sous le N° 129. A cette date il était estimé dans la fourchette 2 500€-3 000€ et était attribué à un atelier flamand de l'époque Régence. J'ignore son prix d'adjudication.
Un an plus tard Il était Ré-apparu chez Hermann Historica à Munich précisément le 2 novembre 2020 sous le N° 3530. Il était attribué à un Maître ivoirier du milieu du XVIIIe siècle sans précision d'origine géographique. Il n'est pas apparu pas dans les Résultats communiqués par la Maison de Vente.
Invendu donc à la vente précédente Hermann Historica l'a soumis à nouveau aux enchères le 26 mai 2021 sous le N°85. Le descriptif est resté identique. Les enchères ont démarré à 3600€. Le Christ n'apparaissait pas dans les Résultats de Vente qui ont été communiqués. Invendu à nouveau.
J'ignore quel a été le parcours du Christ entre le 26 mai 2021 chez Hermann Historica et le 17 mai 2025 chez Lempertz ? Toujours est-il qu'il est Re-venu avec une nouvelle nationalité et qu'il a pris 1 siècle et demi d'ancienneté supplémentaire ! La Maison de Ventes Lempertz l'attribue désormais au début du XVIIe siècle à un atelier italien ou espagnol qui travaille dans le style de Domenico Bissoni. Le Christ en ivoire a été dépouillé de son cadre d'origine qui était je le rappelle d'époque XVIIIe siècle. Fort de ce Re-looking la Maison de Ventes Lempertz l'a adjugé 9 000€ au marteau !
Lot N°129 - Vente du 27 novembre 2019 par Coutau-Bégarie
Christ en ivoire très finement sculpté, sur une croix en ébène, dans un cadre en bois sculpté et doré.
Le Christ probablement Flamand. Epoque Régence. H. : 32 cm 75 x 51 cm
Estimation 2 500€ - 3 000€
Lot N°3530 - Vente du 02 novembre 2020 par Hermann Historica
Barocker Korpus Christi im Louis XV-Rahmen, Frankreich, 18. Jhdt.
Elfenbein vollrund geschnitzt. Der Korpus im Dreinageltypus nach dem Giambologna-Modell fein gearbeitet. Die Extremitäten, das Lendentuch samt Kordel sowie die Kopfpartie mit detailliert herausgearbeiteten Haaren und Bart lassen unschwer eine meisterliche Hand aus der Mitte des 18. Jhdts. erkennen. Auf späterem Kreuz in Ebenholz montiert. Die gesamte Komposition in einem aus Holz geschnitzten und polimentvergoldeten Louis XV-Rahmen installiert. Gesamtmaße 76 x 51 cm. Höhe des Korpus 33 cm. Leichte Altersspuren. Vergoldung berieben. Der Rahmen teilweise bestoßen. Die Inschriftenplatte ausgeblichen.
Achtung - Versand in Nicht-EU-Staaten unterliegt CITES Regularien.
Estimation ?
Lot N°85 - Vente du 26 mai 2021 par Hermann Historica
Barocker Korpus Christi im Louis XV-Rahmen, Frankreich, 18. Jhdt.
Elfenbein vollrund geschnitzt. Der Korpus im Dreinageltypus nach dem Giambologna-Modell fein gearbeitet. Die Extremitäten, das Lendentuch samt Kordel sowie die Kopfpartie mit detailliert herausgearbeiteten Haaren und Bart lassen unschwer eine meisterliche Hand aus der Mitte des 18. Jhdts. erkennen. Auf späterem Kreuz in Ebenholz montiert. Die gesamte Komposition in einem aus Holz geschnitzten und polimentvergoldeten Louis XV-Rahmen installiert. Gesamtmaße 76 x 51 cm. Höhe des Korpus 33 cm. Leichte Altersspuren. Vergoldung berieben. Der Rahmen teilweise bestoßen. Die Inschriftenplatte ausgeblichen.
Achtung - Versand in Nicht-EU-Staaten unterliegt CITES Regularien.
Estimation basse 3 600€
Lot N°1291 - Vente du 16 mai 2025 par Lempertz
Italien oder Spanien 1. Hälfte 17. Jahrhundert - Corpus Christi
Elfenbein, vollrund geschnitzt. Der Künstler des ausdrucksstarken Corpus steht stilistisch der Genueser Schule von Domenico Bissoni (vor 1574 - 1637) nahe, die zeitgenössisch bis nach Spanien einflussreich war.
Arme erkennbar angesetzt. Wenige feine Risse. Bräunungen besonders auf der Rückseite. Höhe 32 cm, Armspanne 18 cm.
Zertifikat
Vermarktungsgenehmigung für den EU-Binnenmarkt vorhanden.
Provenienz
Süddeutsche Sammlung.
Estimation 3 000€- 4 000€

Restons en Allemagne, dans la ville d' Ahlden, pour découvrir un Christ en Ivoire, attribué à un sculpteur flamand du milieu du XVIIe siècle, présenté le 16 mai 2025 par la Maison de Ventes Kunstauktionshaus Schloss Ahlden. C'est un modèle classique et de belle facture. Il a été adjugé 2 800€ au marteau un prix cohérent au regard de sa hauteur, proche de 40 cm, de sa qualité de sculpture et de son bel état.
Lot N°2468
(Tätig um 1630-1650)
Corpus Christi
Elfenbein, geschnitzt. Im 20. Jh. montiert vor dunkelrotem Filzhintergrund in vergoldetem Stuckrahmen. Meisterhaft fein und detailreich, in sorgfältiger, subtiler Schnitzarbeit ausgeführter, sog. Jansenistischer Corpus Christi im Viernagel-Typus mit v-förmig diagonal hochgestreckten Armen sowie mehrschichtig gelegtem, faltenreichem Lendentuch. Die Christus-Darstellung zeichnet sich durch die Anwendung genauer anatomischer Studien in der muskulösen Körperlichkeit bei gleichzeitiger, weitgehender Vermeidung von den physischen Leiden wiedergebenden Details aus. Bewusst nicht vorhanden sind die Dornenkrone und Lanzenwunde, aber auch aus den Nagelwunden heraustretende Bluttropfen. Lediglich das zur rechten Seite geneigte Haupt mit geöffnetem Mund, sichtbaren Zähnen und lebendig offenen Augen deutet das Leiden und die Zwiesprache zwischen Gottvater und Sohn an. Hierdurch hat der Bildhauer künstlerisch geschickt die traditionelle Ikonographie des Christo morto mit der eines Christo vivo verbunden. Im 17. Jh. haben Mattheus van Beveren (um 1635/36 - 1696) und andere flämische Bildhauer diese Darstellungsidee weiter verfeinert. H. ca. 40 cm.
CITES-Bescheinigung liegt vor.
Estimation 1 400€ - 2 800€

Le 21 mai 2025, l'Hôtel des Ventes d'Angers a présenté aux enchères et adjugé 50 000€ au marteau un Christ en Ivoire d'une hauteur totale de 82 cm Signé « CLAUDIUS BEISSONAT F. » à l'arrière du périzonium. Le descriptif fourni par l'Expert a la grandiloquence du Christ présenté néanmoins il offre une bonne base à la biographie du sculpteur napolitain.
Sur la qualité de la sculpture, je ne partage pas le même enthousiasme que le Rédacteur du descriptif. Je vous invite à vous rendre sur le site de la Maison de Ventes où de nombreuses photos ont été réalisées. Vous observerez la médiocrité de la sculpture dans le dos en particulier la chevelure qui sur le plan de sa finition me parait peu compatible avec les critères de réalisme édictées par les règles de l'art au XVIIe siècle
Lot N°14
Claude BEISSONAT (Actif en Espagne vers 1664 et à Naples dans le dernier quart du XVIIème siècle)
Christ de la Crucifixion de type 'Cristo Vivo'
Figure sculptée en ivoire d'éléphant (Elephantidae SPP)
Titulus horizontal portant l'inscription : « IESUS / NAZARENUS / REX / IVDEORUM » en ivoire (Elephantidae SPP)
Signé « CLAUDIUS BEISSONAT F. » à l'arrière du périzonium
H. des pieds à la tête : 68,5 cm ; H. totale avec les bras : 82 cm ; Poids : 6,75 kg
Christ fixé sur un panneau avec encadrement en bois sculpté et doré. H. 122 x L. 100 cm
Le Christ composé de quatre éléments sculptés et fixés ensemble : le corps principal dans l'extrémité d'une grande défense, les deux bras et le drapé du périzonium à part
Le nœud du drapé ceint sur la hanche droite et crâne d'Adam dans la partie inférieure ainsi que la couronne d'épines manquants, la signature en partie reprise dans sa partie centrale après amincissement de la bordure du périzonium, fentes et craquelures, jaunissement localisé lié au vieillissement naturel du matériau, salissures, auriculaire droit et index gauche rapportés postérieurement ; auriculaire gauche refixé
Provenance : Collection particulière, France
Autres Christ réalisés par Claude Beissonat actuellement répertoriés :
-Claude Beissonat, Christ en croix, ivoire, signé « CLAUDIUS BEISSONAT F. NAPLI », H.80 cm, Madrid, conservé dans le chœur du Monasterio de la Encarnacion;
-Claude Beissonat, Christ en croix, ivoire, pin, palissandre et ébène, signé « CLAUDIUS BEISSONAT/ FECIT :NEAPOLI », sur le titulus porte l'inscription « IESVS / NAZARENVS / REX / IVDEORUM », dim. 87 x 70 x 23 cm, Madrid, Real Academia de Bellas Artes de San Fernand ; n°inv.E-91 ;
-Claude Beissonat, Christ en croix, ivoire, signé « CLAUDIUS BEISSONAT FECIT :NAPLI », H.81 cm, Buenos Aires, Jaime Eguiruren, Arts and Antiques ;
-Claude Beissonat, Christ en croix, ivoire, signé ?, H.88 cm, Naples, Chiesa dei Giralaminio di S. maria della Nativita et tutti i Santi ;
- Claude Beissonat, Crucifixion, ivoire, non signé, H. 72 cm, sur une croix H. 232 cm, Florence, Palazzo Pitti, Museo degli Argenti, n°inv.A.s.e 1911, n°129.
Littérature en rapport :
-Margarita Estella, La escultura barroca de marfil en España. Esculturas europeas y coloniales, Madrid, 1984, 92, cat n°112, n°103-106, pp.70-73 ;
-J.M. Azcarate Ristori, « La Real Academia de Bellas Artes de San Fernando », in Las Reales Academias del Instituto de España. Alianza, Madrid, 1992 ;
-Rosanna Caputo, Il Museo Statale di Mileto, Soveria Mannelli, Rubbettino editore, 2002, p.57-59 ;
-A.M. Pedrocchi, « Claudio Beissonat », in G. Morello, V. Francia, R. Fusco, Una donna vestita di sole: l'Immacolata Concezione nelle opere dei grandi maestri, cat. exp., Cité du Vatican, 2005, Milano, Federico Motta, 2005, p. 261 ;
-Isabelle Di Liddo, La circolazione della scultura lignea barocca nel Mediterraneo. Napoli, la Puglia e la Spagna. Una indagine comparata sul ruollo delle botteghe, Roma, Nicola Salzillo, 2008, pp.49-52 ;
-A Garcia Sanz, M.L Sanchez Hernandez Guia, Monasterios de las descalzas reales y de la Encarnacion, Madrid, 2008, p.73 ;
-M.M. Estella, « Sculturas italianas de marfil en España de los siglos XVI al XVIII con nuevas noticias sobre Gualterio, Beissonat y Caffieri », in Barocke Kunststückh. Festschrift für Christian Theuerkauff, a cura di R. Marth, M. Trusted, München 2011, pp. 22-29 ;
-L. Coiro, Aniello Perrone « Scultore di legnami famosissimo e il Calvario di Santa Maria di Montestanto a Napoli », in Ricerche sul '600 napoletano. Saggi e documenti (2010-2011), a cura di G. De Vito, Napoli, Arte'm, 2011, p. 8 ;
-Ss. dir. Antonio Bonet Correa, Real academia de San Fernando Madrid, Gui adel Museo, Madrid, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, 2eme édition révisée, 2012, notice 78, p.139;
-Ss dir. Eike Schmidt et M. Sframeli, Diafane Passioni. Avori barocchi dalle corti europee, Firenze Musei, Sillabe, 2013, notice 113, pp.310-311 ;
-Luigi Coiro, « Algardi e Napoli », in La cappella dei Signori Franzoni magnificamente architettata. Alessandro Algardi, Domenico Guidi e uno spazio del Seicento genovese, 2013, pp.157-181;
-Adrian Contreras-Guerrero, Francesco di Nicolo, « Dal Mediterraneo alla Colombia: casi di circolazione di scultura tra i viceregni spagnoli », in Esperide. Cultura artistica in Calabria, anno X, nn. 19-20, 2017 (2020), pp. 54-70 ;
-Philippe Malgouyre, « L'Immaculée Conception de Claude Beissonat. Un chef d'œuvre de la sculpture napolitaine entre au Louvre", in La Revue des Musées de France. Revue du Louvre, 2024-4, pp. 12-15.
Sculpté dans une défense d'éléphant d'une dimension et d'une qualité hors normes, ce Christ en croix est à la fois un véritable chef-d'œuvre de l'art ivoirier de l'époque baroque et l'éclatant témoin de la circulation des plus célèbres modèles italiens de Crucifixion dans la sphère sous domination espagnole au XVIIème siècle.
Objet de dévotion d'une rare préciosité, symbole du Catholicisme triomphant de la Contre-Réforme, cette figure christique est signée au revers « Claudius Beissonat F. ».
L'OEuvre de cet artiste originaire de Franche-Comté, actif en Espagne et à Naples dans le dernier tiers du XVIIème siècle, est progressivement renseigné, depuis quelques années, grâce aux heureuses découvertes et attributions successives qui accélèrent l'état des connaissances de cette personnalité encore bien énigmatique.
L'impressionnant Christ en croix est présenté en position frontale. À la pièce d'ivoire (Elephantidae SPP) principale (H. 68,5 cm) ont été joints les deux bras, unis au corps à hauteur des aisselles au moyen de tenons. Le supplicié devait être initialement cloué à une grande croix (aujourd'hui remplacée par un panneau crucifix) à l'aide de quatre clous, le pied droit posé sur le gauche, les mains légèrement fermées sur les paumes. La tension du poids du corps est remarquablement traitée par une série de plissures rayonnantes partant des plaies. La tête qui devait être couronnée d'épines, comme le laisse penser la trace d'une attache au revers de la tête, est légèrement inclinée vers la droite et tournée vers le haut. Le regard vers le ciel, les lèvres entrouvertes - à travers lesquelles on remarque une langue taillée avec une grande dextérité grâce au creusement par le revers de cette partie de la défense- traduisent le dernier moment du Sauveur. En train d'expirer son dernier souffle, le Christ se soumet à la volonté de son Père dans une attitude pleine de retenue et de dignité.
Le corps souple d'un style classicisant contraste avec le style baroque mouvementé du périzonium maintenu par une corde, rabattu sur le devant, virevoltant sur la hanche droite et faisant savamment écho à la chevelure aussi animée en mèches bien séparées.
La dimension totale du corpus christi (H.82 cm), la qualité d'exécution et la pleine maîtrise technique de l'artiste au service d'un réalisme anatomique abouti, offrent à cette figure majeure du Christianisme une charge émotionnelle maximale.
L'œuvre est accompagnée d'un titulus portant l'inscription :« IESUS/NAZARENUS/REX/IVDEORUM qui devait initialement être fixée sur la croix. La figure est signée au revers sur la bordure du périzonium : « CLAUDIUS BEISSONAT F ».
Un petit ensemble de sculptures en ivoire (Elephantidae SPP) de très grande qualité signées de cet artiste est désormais répertorié. L'historienne de l'art Margarita Estella fut la première à se pencher en 1984, dans son ouvrage La escultura barroca de marfil en España. Esculturas europeas y coloniales, sur la production de l'artiste en soulignant immédiatement son talent et son activité dans les sphères élitistes de la société espagnole. Elle présentait notamment cinq sculptures signées et d'autres non signées dont l'attribution était avancée par comparaison stylistique et répétition des modèles. Parmi les œuvres signées, l'auteur décrivait deux Crucifixions dont le prototype est similaire à notre exemplaire, toutes les deux situées à Madrid.
Le premier et le plus insigne de ces Cristo Vivo est exposé dans le chœur du monastère de la Encarnación à Madrid, monastère royal fondé en 1611 par la reine Marguerite d'Autriche, épouse du roi Philippe III, pour accueillir une communauté de moniales. Le couvent fut doté d'un nombre considérable d'œuvres peintes et sculptées, notamment de Lucas Jordán, Juan Van der Hammen, Vicente Carducho, Gregorio Fernández ou Pedro de Mena. Sur une croix monumentale au centre de la chapelle du couvent, entouré par les stalles des moniales, le grand Christ taillé par Beissonat surplombe un reliquaire abritant le Christ gisant du sculpteur napolitain Michele Perrone (1633-1696) exécuté en 1690.
Le second Christ signé « CLAUDIUS BEISSONAT FECIT : NEAPOLI » est actuellement conservé à la Real Academia de San Fernando de Madrid. On ne connait malheureusement rien de sa provenance.
Dans un article publié en 2011 en hommage au spécialiste des ivoires baroques Christian Teuerkauff, Estella Marcos localisait un troisième crucifix en ivoire à Saragosse dans une collection particulière. Elle indiquait que l'œuvre était signée « Claudius Beissonat. Naples » mais aucune photographie n'en a diffusé l'image depuis.
En 2013, lors de l'exposition faisant date sur les Ivoires Baroques tenue à Florence, le spécialiste et ancien directeur des Offices Eike Schmidt donnait la paternité du magnifique Christ en croix en ivoire non signé de la prestigieuse collection du Palazzo Pitti à Beissonat. Cette attribution s'appuie sur des comparaisons stylistiques et sur la qualité de l'œuvre, tout comme le furent précédemment celles de l'Immaculée Conception et de la sainte Thérèse d'Avila, œuvres non signées toutes deux inscrites dans l'inventaire des Grands Ducs de Toscane depuis 1769. L'historien d'art allemand signalait également un nouvel exemplaire signé, détenu à l'époque par l'antiquaire Jaime Eguiguren à Buenos Aires (Pourrait-il s'agir de l'œuvre précédemment signalé par Estella Marcos ?).
https://jaimeeguiguren.com/artworks/categories/6/9494-claudius-beissonat-christ-on-the-cross-second-half-of-the-17th-century/
Les signatures de trois des œuvres citées ci-dessus nous informent que l'ivoirier Claude Beissonat s'est installé à Naples, capitale de l'Italie du Sud sous la direction de la Couronne d'Espagne. Ce vaste centre urbain au climat cosmopolite attirait à l'époque autant d'artistocrates et d'entrepreneurs espagnols que de jeunes artistes étrangers ambitieux et talentueux à la recherche de commandes lucratives. C'est dans une des églises les plus prestigieuses de la ville, celle des Oratoriens, la Chiesa dei Giralaminio di S. Maria della Nativita et tutti i Santi que l'on trouve la trace du seul exemplaire encore répertorié de nos jours dans cette cité.
(Nos plus vifs remerciement au Professeur Riccardo Naldi qui nous a très aimablement informé de cette localisation.)
Notre Christ en croix inédit jusqu'à présent, serait donc actuellement le septième exemplaire répertorié réalisé par l'artiste (si l'on compte l'œuvre de Saragosse dont on ne connait pas de photographie, mentionnée précédemment par Estella Marcos).
Une étude comparative de ces œuvres permet de relever l'indéfectible qualité du matériau choisi (des défenses d'éléphant permettant la réalisation de figures d'une hauteur exceptionnelle, oscillant entre 70 et 90 cm) et une finesse d'exécution égale. Si la composition générale est reprise pour chaque figure, le détail de la chevelure, la forme du visage, le rendu des pupilles, l'ouverture de la bouche varient légèrement, contribuant à offrir à chacune de ses œuvres, le statut de chef-d'œuvre particulier.
L'apparition sur le marché de l'art en 2024 d'une magnifique Immaculée Conception signée de l'artiste (préemptée par le musée du Louvre, Claude Beissonat, Vierge de l'Immaculée Conception, statuette en ivoire d'éléphant, signé « CLA.BEISSONAT.F.NEA », H. totale ; 59cm, n°inv. RFML.OA.2024.9.1 ) avait déjà permis de souligner une caractéristique majeure de l'activité du sculpteur : la répétition d'un modèle très prisé en raison de ses impacts émotionnel et dévotionnel très élevés, à travers l'exécution sérielle d'œuvres fort coûteuses réalisées à la demande.
Cette Immaculée Conception correspondait en effet à une quatrième version connue issue d'un même modèle. La trace d'une commande à l'artiste datée de 1580 retrouvée dans les archives de Naples par I. Di Liddo avançait la colossale somme de 500 ducats versée à Beissonat pour la réalisation d'une de ces Immaculée Conception, probablement celle conservée au Museo degli Argenti à Florence (Claude Beissonat, Immaculée Conception, ivoire, H. 66,2 cm, Florence, Palazzo Pitti, inv.Bg Avori 1879 n°136).
Il s'agit donc de s'interroger sur l'engouement de l'élite espagnole de la Vice-Royauté de Naples pour ce prototype de Christ agonisant, « nec plus ultra » de l'objet de dévotion, comme en témoigne le petit corpus de Christs désormais répertorié.
Dès les premières publications sur l'artiste, a été avancée l'influence des leçons romaines baroques d'Alessandro Algardi sur l'œuvre de Beissonat.
Il a été précisément relevé que sa série de Crucifixions à l'impressionnante monumentalité était liée directement au Crucifix du bolonais présenté au Palazzo Pallavicini Rospigliosi à Rome.
Aucun historien de l'art spécialiste du courant baroque romain n'ignore que le prototype du Christ vivant d'Alessandro Algardi a connu un succès quasi sans précédent dans l'histoire de l'iconographie de la Crucifixion, diffusé avec de nombreuses variantes dans toute l'Europe et dans les colonies par des générations de sculpteurs.
Dans son récent article « Algardi e Napoli », l'historien de l'art Luigi Coiro soutient que la pénétration des modèles algardiens à Naples a été facilitée par le premier cercle de ses élèves - Guidi, Ferrata, Paolo Carnieri ou Girolamo Lucenti-. L'un d'entre eux pourrait être t l'auteur du Cristo vivo en bronze doré d'après le modèle du maître, que la famille Galeota acquit pour décorer sa chapelle familiale rénovée dans les années 1667/1680 dans la cathédrale de Naples.
L'environnement artistique napolitain manifeste une absorption progressive du modèle de ce Christ vivant, spécialement dans la sculpture sur bois, comme en témoignent les Crucifix attribués à Nicola Fumo (1647-1725) en l'église San Giorgio Maggiore (ou ai Mannesi) ou celui attribué à Giacomo Colombo (vers 1662-1730) conservé en l'église Santa Maria della Platea à Genzano.
L'article publié récemment par Adrian Contreras-Guerroro et Francesco de Nicolo (2017), ainsi que celui précédemment cité de Luigi Coiro ont surtout revalorisé une œuvre capitale dans la diffusion du prototype du Christ vivant de l'Algarde: le précieux crucifix en ivoire conservé au Musée d'État de Mileto.
Son attribution à l'Algarde a longtemps fait débat mais il semblerait que les nouvelles recherches conjuguées à un nettoyage et une restauration permettent de reconsidérer aujourd'hui sérieusement la question de cette paternité. Certains chercheurs en venant même à se poser la question du prototype originel et de la possibilité d'en descendre la datation avant 1647.
Or cette œuvre actuellement conservée en Calabre était localisée à Naples jusqu'en 1851, date à laquelle l'évêque de Mileto, Filippo Mincione, la reçut du confesseur du roi de Naples Ferdinand IV de Bourbon, Monseigneur Giovanni Angelo Porta (1767-1835), l'évêque de Thermopyles.
Bien qu'il ne soit pas possible, à l'heure actuelle, de savoir où le Crucifix attribué à l'Algarde se trouvait à l'origine, ni à partir de quelle date il est arrivé à Naples, cette œuvre apparait comme le vecteur le plus plausible de la leçon algardienne auprès de notre talentueux ivoirier. On ne peut exclure que Beissonat ait pu l'admirer directement dans la cité.
Le sculpteur a su avec habileté répondre à la demande des personnages les plus puissants et fortunés de Naples en leur offrant la possibilité de posséder le Crucifix le plus prisé du moment. En emportant avec eux ces œuvres ou en les offrant en cadeaux diplomatiques ou en objets de vénération en Espagne, les commanditaires, vice-rois, gouverneurs, ecclésiastiques et nobles espagnols ont contribué à donner à Beissonat le statut de divulgateur majeur du modèle de l'Algarde dans tous les territoires sous domination espagnole à la fin du XVIIème siècle.
La conservation de certains des exemplaires dans les collections royales d'Espagne ou des Grands duc de Toscane ainsi que la présence de sa signature au revers de ces œuvres, manifestent la place majeure de Beissonat parmi les artistes les plus en vue des sphères princières de l'époque.
Expert : Cabinet LACROIX * JEANNEST, 69 rue Sainte Anne, Paris 9e - visible sur rendez-vous jusqu'au 13 mai
CITES - Objet composé en tout ou partie d'ivoire de proboscidien. Conformément aux dispositions de la règlementation en vigueur sur le territoire de l'Union (Règlement (UE) n°2021/2280 du 16/12/21), l'objet sera délivré à l'acquéreur avec son Certificat Intracommunautaire délivré par la DREAL en date du 25/03/2025. En cas de sortie du territoire européen, un certificat de réexportation, à la charge de l'acquéreur, sera nécessaire. Ce dernier doit également se renseigner au préalable sur la législation en vigueur dans le pays de destination.
Estimation 30 000€ - 50 000€

Marquons un temps d'arrêt devant un Christ d'une grande rareté attribué aux Vikings circa XIe siècle. Ses dimensions sont modestes mais il s'agit d'une fonte en argent partiellement dorée.
C'est la Maison de Ventes TimeLine Auctions basée à Harwich au Royaume-Uni qui l'a présenté le 3 juin 2025. Les enchères se sont arrêtées à 13 000 £ en-dessous de l'estimation basse. Ce Christ n'apparaît pas dans les résultats de vente communiqués sur le site timelineauctions.com
Lot N°357
SCANDINAVIAN VIKING PERIOD SILVER-GILT CORPUS CHRISTI
Circa 11th century A.D. Modelled in the half-round with elongated arms and exaggerated hands, head tilted and eyes downcast in solemn expression, long hair falling on his shoulders in hanks; wearing a knee-length pleated garment, secured to the waist with a thick knotted rope, gilt roundels to hands and feet to indicate wounds; attaches to lot 358. Cf. similar Corpus Christi on the crosses from the Book of Aribert of Intimiano (1018-1045), and in the Church of Helmstedt, Niedersachsen, Kloster of St.Liudger, in Romisch-Germanischen Zentralmuseum Mainz (RGZM), Das Reich der Salier, 1024-1125, Sigmaringen, 1992, pp.381-383; see also a very similar crucifix with crowned Christ, copper-coated wood, c. 1050-1100, in Åby monastry near Århus, Denmark. 70 grams, 11.7 cm wide (4 1/2 in.). [A video of this lot is available to view on Timeline Auctions Website]
From the collection of an antiquarian and collector of medieval art. Acquired on the London art market. Private collection, London, UK. Accompanied by an academic report by Dr Raffaele D'Amato. This lot has been checked against the Interpol Database of stolen works of art and is accompanied by a search certificate number no.12731-234561. This lot has been cleared against the Art Loss Register database, and is accompanied by an illustrated lot declaration signed by the Head of the Antiquities Department, Dr Raffaele D'Amato.
The magnificent crucifix is paralleled by two wonderful crucifixes in the Danish Churches of Århus and Lisbjerg. In accordance with the old tradition derived from Byzantium, Christ is depicted as alive, standing in front of his cross, with nailed hands. It may have once been part of an altar decoration or rather have been placed above or in the chancel arch of a church.
Estimation 15 000£ - 20 000£

Une qualité de sculpture irréprochable, de belles dimensions sans excès, une patine chaleureuse, pas de défauts apparents et une estimation attrayante sont les ingrédients qui garantissent la vente d'un Christ. Ce Christ en buis a été adjugé 2 659€ avec les frais le 17 juin 2025 par la Maison de Ventes Artcurial basée à Paris
Lot N°367
Flandre, XVIIe-XVIIIe siècle
Christ Mort Figure en buis sculpté
H. : 49cm (19 ¼ in.)
Estimation 1 000€ - 1 500€
Résultat de Vente quasiment identique au résultat précédent pour cet autre Christ en buis adjugé 2 860€ avec les frais par la Maison de Ventes Giquello à Paris le 18 juin 2025.
Par contre mes archives ne sont pas muettes sur ce Christ en buis :
En août 2024 un Professionnel l'avait mis en ligne sur le site Proantic au prix de 1 250€. A cette date le Professionnel attribuait son Christ au XVIIIe siècle et le rapprochait des productions nancéiennes du célèbre sculpteur César Bagard.
L'Expert de la Maison de Vente Giquello a vieilli ce Christ d'un siècle supplémentaire et l'a rapproché d'un Christ dessiné par Michel-Ange !
Commentaires
Comme dans le cas du Christ en Ivoire vendu par Lempertz le 17 mai 2025 on est en droit de s'interroger sur le bien fondé des vieillissements supersoniques qui affectent certains Christs au fil de leur parcours sur le marché de l'Art.
Qui est compétent ?
Qui ne l'est pas ?
Il n'y a aucune contradiction ni aucun contrôle externe des descriptifs communiqués par les Maisons de Vente. Elles sont libres d'écrire ce qu'elles veulent sous leur seule responsabilité. Il n'y a que l'Acheteur qui est susceptible de générer un trouble en se tournant vers la Justice s'il acquiert dans les 5 ans qui suivent son achat des éléments qui prouveraient que le descriptif était erroné.
Cela se produit rarement alors qu'il y aurait beaucoup à contester.
Lot N°96
Grand Christ en buis sculpté. Tête inclinée vers l'épaule gauche, regard implorant tourné vers le ciel, bras en V ouvert, périzonium noué sur la hanche droite, jambes dissymétriques à la forte musculature avec la droite légèrement pliée, pieds superposés.
Vers 1600
H. 43 cm
(Chute du périzonium et index de la main droite refaits)
Le sculpteur de ce beau Christ s'est visiblement inspiré d'un dessin de Michel-Ange repris en gravure vers le milieu du XVIe siècle par Giulio Bonasone (Bologne,1498 - après 1574) et vraisemblablement aussi par Nicolas Beatrizet, graveur lorrain mort à Rome en 1565 (fig.). Outre la musculature accusée des jambes faisant écho au style du grand maître italien, on observe dans une moindre mesure la même torsion opposée entre la tête et le torse.
Estimation 1 500€ - 2 000€
Le même Christ était offert au prix de 1 250€ sur le site Proantic le 18 août 2024 et décrit comme
Exceptionnel Christ LXIV
Je termine cet abrégé des ventes de Christs au 2nd Trimestre 2025 par un bel ensemble en argent où le Christ en Croix est accompagné de la Vierge et de Saint-Jean Invendu à cause d'une estimation qui dépasse l'entendement pour une oeuvre anonyme. Ce Crucifix a été offert à la vente à Barcelone par La Suite Subastas le 19 juin 2025. Le descriptif rapproche ce Crucifix des oeuvres de Pompeo Leoni et fournit à cette occasion plusieurs références de sa biographie mais aucune preuve de l'implication de ce sculpteur dans la réalisation du lot proposé.
Je ne doute pas qu'on le reverra un prochain jour.
Plus de photos sur le site de La Suite Subastas
Lot N°25
Atribuido a Pompeo Leoni (Milán, circa 1533 - Madrid, 1608)
"Calvario"
Maravilloso conjunto en plata labrada, repujada y cincelada y con restos de sobredorado.
82 x 41 x 17 cm.
Pese a realizarse en distintos materiales, encontramos una clara relación estilística e iconográfica entre nuestra obra y el Cristo del retablo mayor de la iglesia de San Lorenzo de El Escorial de Pompeo Leoni, así como con el Cristo crucificado (inv. E-268) de hacia 1605 que se conserva en el Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando. Esta última obra, cuya autoría había sido ampliamente discutida, pues también había sido atribuida a Antón de Morales, fue recuperada recientemente para nuestro autor debido a su calidad indiscutible y más que evidente después de una limpieza de su policromía, en el muy interesante estudio "El Cristo crucificado de la Academia de San Fernando recuperado para Pompeo Leoni" para la revista "Ars Magazine", realizado por el Catedrático Emérito de Historia del Arte Moderno en la Universidad Autónoma de Madrid Alfonso Rodríguez G. de Ceballos. En dicho artículo, Ceballos ahonda en la ya existente conexión de las piezas de la Academia y de El Escorial. Nosotros relacionamos ambas piezas, como empezábamos explicando, con nuestro maravilloso Calvario en plata.
En este sentido, como bien informa Ceballos en el artículo de "Ars Magazine", Leone Leoni y su hijo Pompeo crearon en el Calvario en bronce dorado de El Escorial, "un singular arquetipo que repetirían en muchas ocasiones sus colaboradores y discípulos. El mayor de los Leone cinceló, ya hacia 1549, mucho antes de que le encargasen los bronces del retablo escurialense, un grupo escultórico sobre peana de ébano –de 110 x 33 cm– donde anticipó a pequeña escala lo que había de ser el gigantesco Calvario compuesto para coronar el retablo del monasterio filipino, con la diferencia de que en este último suprimió la figura de la Magdalena acurrucada al pie de la Cruz. La extraordinaria belleza del Crucificado y las armoniosas figuras de la Virgen y san Juan que lo acompañan subyugaron ya a Guglielmo della Porta para componer, entre 1575 y 1581, la misma escena en una placa de plata sobredorada.
[...]
Naturalmente, esta es la fórmula repetida a enorme escala en el Calvario del retablo escurialense, así como en el retablo para el [...] convento de San Diego de Valladolid contratado en 1605 por Pompeo, con la diferencia de que ahora se trataba de su traslado del bronce a la madera." En nuestra opinión, este mismo arquetipo lo repitió Pompeo Leoni para nuestra obra, en este caso con un traslado del bronce a la plata sobredorada.
Centrándonos en su biografía y trayectoria artística, nos servimos de la introducción del portal Historia Hispánica (de la Real Academia de Historia) de la biografía de nuestro autor, que lo define como un escultor italiano establecido en Madrid cuya figura y personalidad, "ligada pero independiente de la de su padre, revisten un singular interés por lo que supone de enlace entre Italia y España" y cuya presencia y desarrollo artístico "ayudan a comprender la particular concepción de la escultura cortesana, el sentido de la imagen del poder y lo que significa en la evolución de un género tan específico como la escultura hispana, contribuyendo a una renovación formal que tuvo sus consecuencias palpables en los artistas de su radio de influencia". Asimismo, para hacernos una idea del interés e influencia de Leoni en la imaginería española y europea, usamos la conclusión de la voz del Prado dedicada al autor: "Partiendo de la obra de Miguel Ángel, el genio que tanto influyó en todos los artistas de su época, y del estudio de la Antigüedad clásica, los Leoni, entre Milán y Madrid, junto con Juan de Bolonia en Florencia, constituyeron, durante la segunda mitad del siglo XVI y los primeros años del XVII, el más importante foco escultórico que se extendió a lo largo de toda Europa, tomando un protagonismo, tanto diplomático como cultural, que no ha logrado superarse nunca."
Pompeo Leoni es, en definitiva, una figura muy destacada del arte escultórico europeo, con una habilidad creativa ampliamente acreditada por un vínculo con la Corte largo, duradero, fecundo y brillante; por el establecimiento de un taller prolífico en Madrid, independiente del de su padre en Milán —con quien, sin embargo, colaboraba frecuentemente hasta su fallecimiento, momento en el que terminó algunos de sus trabajos—; y por un breve repaso por sus obras maestras como las ya mencionadas o como las esculturas funerarias de la princesa Juana de Portugal, del sepulcro del inquisidor Valdés y del cardenal Espinosa que, según el historiador del arte Manuel Arias Martínez en la biografía de Historia Hispánica, "son tres verdaderos hitos en este género plástico, que consagran el papel de Pompeo Leoni como el escultor más sobresaliente del reinado de Felipe II". Asimismo, su obra maestra, afirma el Prado, son "los mausoleos de Carlos V y de Felipe II, que se encuentran en la iglesia del monasterio de El Escorial a ambos lados del altar mayor" que realizó "con la colaboración de otro escultor italiano, Jacopo Nizzolo da Trezzo y del famoso orfebre Juan de Arfe", pues su padre ya había fallecido. Afirma la doctora en Historia del Arte Rosario Coppel Aréizaga para el Prado que "en estos impresionantes grupos volvió al estilo de sus comienzos como escultor, enlazando con la primera serie que les había convertido, tanto a su padre como a él, en los mejores retratistas de su tiempo".
En cuanto a sus características estilísticas, que apreciamos en la pieza que presentamos, así como en las dos esculturas con la que la relacionamos, el sello personal del artista lo define muy bien Arias Martínez en su artículo: "un naturalismo idealizado, elegante y de claros resabios clasicistas, manejado con un alto grado de habilidad técnica que lo distinguía, para convertirlo en el escultor áulico por excelencia".
En octubre de 2011 se realizó un simposio internacional en el Centro de Estudios del Museo Nacional del Prado, dedicado a la figura de los Leoni, padre e hijo. Llamada "El arte de Leone y Pompeo Leoni. Sus esculturas en Madrid y El Escorial", fue dirigida por el profesor Dr. Stephan Schröder, e incluía conferencias como "El Calvario de Pompeo Leoni para el Altar Mayor de El Escorial" o "Pompeo Leoni and the silver portrait of Philip II in Vienna", impartidas respectivamente por Rosemarie Mulcahy, profesora adjunta del University College Dublin; y por Claudia Kryza-Gersch, en su momento conservadora del Kunstkammer/Schatzkammer Kunsthistorisches Museum, de Viena. Ambas conferencias resultan interesantes con respecto a la magnífica pieza que presentamos en subasta.
Bibliografía de referencia:
- Arias Martínez, Manuel. (s.f.). "Pompeo Leoni". Historia Hispánica. Real Academia de la Historia. https://historia-hispanica.rah.es/biografias/25669-pompeo-leoni
- Coppel Aréizaga, Rosario. (s.f.). "Leoni, Pompeo". Museo del Prado. https://www.museodelprado.es/aprende/enciclopedia/voz/leoni-pompeo/ec3f9df0-e2b9-48fc-b972-2315c1cc7ddd
- Rodríguez G. de Ceballos, Alfonso. (2013). "El Cristo crucificado de la Academia de San Fernando recuperado para Pompeo Leoni" en "Ars magazine: revista de arte y coleccionismo", Nº. 19 (pp. 56-66).
Estimation 30 000€ - 40 000€

Publié le 15 juillet 2025