MONTAÑES (1568 - 1649)

Juan Martínez MONTAÑES

Juan Martínez MONTAÑES est né en Andalousie en 1568 à Alcalá la Real dans la Province de Jaén.

Pablo de Rojas (1549-1611), natif de la même ville, l'accueillit dans son atelier à Granada et l'initia à cette forme de sculpture baroque réaliste qui devint la marque de fabrique de l'art espagnol du XVIIe siècle.

Juan Martinez MONTAÑES s'établit à Séville en 1582. Il fréquenta l'atelier de Jerónimo Hernández (1540-1586) jusqu'à l'obtention en 1588 de sa maîtrise.

Juan Martínez MONTAÑES conduisit au sommet de l'art ce que ses maîtres lui avaient enseigné.

Parmi ses œuvres on peut citer :

Une sculpture du Christ-Enfant conservé à la Cathédrale de Séville. Une de ses rares œuvres signée et datée 1607.

En 1610, il sculpte la tête et les mains du fondateur de la Compagnie de Jésus, Saint-Ignace de Loyola. Il confie le soin de réaliser la polychromie de la sculpture à Francisco PACHECO (1564-1644).

De 1609 à 1613 il travaille au monastère de San Isodoro del Campo, proche de Séville. Il réalise toutes les sculptures de l'autel dont celle du pénitent Saint-Jérôme, grandeur nature, considérée comme un de ses chefs d'œuvre.

Saint-Bruno, en 1634, renaît entre ses mains à la Chartreuse de Santa Maria de las cuevas.

La Cieguita, l'Immaculée Conception de la Cathédrale de Séville (1629-1631) est de sa main.

Nuestro Padre Jesús de la Pasión est une sculpture attribuée à Juan Martínez Montañés. Elle a été commandée par une Confrérie de Séville dans les années 1610-1615 et elle est portée en procession dans la ville le jeudi de la Semaine Sainte.

Enfin les Christs en Croix qui illustrent les pages suivantes …

De nombreuses confréries de pénitents et d'adoration ont vu le jour dans le sillon du Concile de Trente (1545-1563). Afin d'organiser la manifestation publique de leur foi elles jugèrent nécessaire de disposer d'Ymages de grandeur nature afin de frapper l'esprit des spectateurs.

L'Espagne, fervente catholique, fût la première nation à adopter les décrets de la Contre-réforme et les commandes de sculptures affluèrent en même temps que se créaient des Ecoles pour répondre à ces commandes massives.

Juan Martínez MONTAÑES s'éteignit en 1649, il avait atteint une immense renommée. Ses commanditaires voulaient des représentations réalistes, ils eurent de sa part ce qui se faisait de mieux et de plus réaliste.

Il était un Maître d'œuvre. Son rôle principal était la conception et la surveillance des travaux qui lui étaient confiés. C'est la raison pour laquelle il est délicat de discerner la main de Juan Martínez Montañés de celles de ses Compagnons d'œuvre dans toutes les sculptures qu'il a livrées, ce d'autant qu'on lui reconnaît un niveau d'exigence extrême. Aussi valait-il mieux le suivre et copier sa main au plus près sauf à prendre le risque de reprendre tout ou partie de son travail.

LE CHRIST DE LA CLEMENCE - CATHÉDRALE DE SÉVILLE

EL CRISTO DE LA CLEMENCIA - CATHÉDRALE DE SÉVILLE

El Cristo de la Clemencia est une sculpture en bois polychrome, haute de 1m90, conservée dans la sacristie de la Cathédrale de Séville.

Ce Christ crucifié est considéré comme le Christ le plus représentatif du naturalisme baroque espagnol.

Il fût commandé par un chanoine Mateo Vázquez de Leca qui le destinait à sa chapelle funéraire.

Le contrat signé entre le Chanoine et Juan Martínez Montañés est d'un grand intérêt car il décrit précisément l'attitude que devait prendre le Christ : de estar vivo... con la cabeza inclinada sobre el pecho, mirando a cualquier persona que estuviese orando al pie del, como que está el mismo Cristo hablándole.../ Il devait être vivant, la tête inclinée sur sa poitrine, regardant une personne en train de prier à ses pieds, comme s'il s'entretenait avec lui**

S'il en était besoin ce contrat démontre que l'Iconographie répond à la lettre à un engagement contractuel.

Notez la position des pieds, elle est l'écho des révélations de Sainte Brigitte.

Le corps du Christ est d'une beauté sans faille. Il laisse peu apparaître les tortures qu'il reçut. Le regard du Christ est serein et rempli d'une infinie compassion. Il pardonne aux Hommes les outrages dont il fût l'objet.

CRISTO DEL AUXILIO - LIMA

CHRIST DU SECOURS - LIMA - PEROU

Le Christ crucifié qui se trouve dans l'Eglise de Notre-Dame de Grâce à Lima au Pérou est réputé être de la main de Juan Martínez MONTAÑES qui l'aurait réalisé en 1603 en même temps qu'il réalisait El Cristo de la Clemencia.

Le Christ est mort. La blessure largement ouverte sur son flanc en atteste.

Notez la position des pieds à l'identique del Cristo de la Clemencia, sauf que leur position est inversée !

CRISTO DE LOS DESAMPARADOS - SANTO-ANGELO - SEVILLA

CRISTO DE LOS DESAMPARADOS - SANTO-ANGELO - SEVILLA

On sait qu'en 1623 les carmélites de l'église de Saint-Ange rue Rioja à Séville ont passé commande à Juan Martínez MONTAÑES d'un Christ crucifié.

Rien n'établit de manière formelle que El Cristo de los desamparados soit le-dît Christ.

Une restauration récente, financée par le Instituto Andaluz del Patrimonio Histórico , a apporté des éléments concordants et d'autres qui le sont moins. Cependant l'organisme financeur est certain qu' el Cristo de los desamparados est né entre les mains de Juan Martínez MONTAÑES.

L'instant qui est représenté est celui qui suit la Mort. Les yeux du Christ sont clos et le Centurion a donné le coup de lance qui a percé le flanc du Christ.

L'image de ce Christ crucifié est portée en procession dans les rues de Séville le 4ième vendredi du Carême.

Publié le 24 mars 2013