Emoi à Giglio Castello

L'île de Giglio recèle un trésor qui fait sa fierté : un Crucifix en Ivoire attribué à Giambologna ...

Fort de cette origine prestigieuse le maire de la commune a prêté le Crucifix à 2 expositions qui se sont tenues, l'une au palais Pitti " Diafane Passioni. Avori barocchi dalle corti europee ", l'autre au palais Orsini " La Croce e i Crocifissi nei Vangeli e nell'arte "

Ces expositions ont fermé leurs portes et le Crucifix a été rendu au trésor de l'Eglise Saint Pierre située dans l'enceinte du Giglio Castello.

Lors de l'exposition au palais Pitti, le Crucifix en Ivoire a été soumis aux regards des experts présents et son attribution a changé. Il est désormais attribué à Bissoni Battista (16**-1657) ...

Le Maître d'œuvre de cette nouvelle attribution est l'un des principaux organisateurs de l'exposition, il s'agit du Conservateur du Minneapolis Institut of Art, chasseur et découvreur des œuvres de Bissoni, Père & Fils.

Que ce Crucifix en ivoire ne soit pas de la main de Jean de Bologne n'est pas une découverte et cela met fin à une ancienne spéculation.

Qu'il soit attribué à Battista BISSONI en ouvre une nouvelle ...

Le travail de sculpture est superbe. On peut y voir des ressemblances avec d'autres Crucifix en ivoire de Battista BISSONI mais aucune preuve formelle n'est apportée.

Le Crucifix en Ivoire a été offert en 1725 à l'Eglise Saint Pierre de Giglio Castello par un habitant de l'île. Cet habitant avait servi le Pape Innocent XIII (1655-1724) qui en était l'héritier.

Les arguments basés sur les ressemblances à d'autres Crucifix en ivoire de Battista BISSONI ne tiennent pas car les Crucifix en ivoire dits de Battista BISSONI sont eux-mêmes des Crucifix qui lui sont attribués !

La méthode qui consiste à attribuer une 1ère pièce à un artiste puis par comparaison à lui attribuer d'autres pièces est une méthode pernicieuse car elle ne repose que sur des convictions.

Et souvent ces convictions n'émanent que d'une seule Personne.

On ne devrait attribuer que ce que l'on peut prouver.

Certes, il faudrait vider les musées mais on serait assurer de construire une histoire de l'Art sur des bases solides.

Publié le 24 janvier 2014