1480 en Allemagne

GRAVURE SUR CUIVRE DE ISRAHEL VAN MECKENEM VERS 1480

UNE OEUVRE ...

La taille-douce sur une plaque de cuivre est apparentée à un travail d'orfèvre.

Ce n'est pas étonnant que les premières gravures sur cuivre aient été réalisées par des artistes de cette corporation et, comme ils avaient l'obligation d'identifier leurs travaux d'orfèvrerie, ils prirent l'habitude de signer leurs gravures.

ISRAHEL VAN MECKENEM est un graveur et orfèvre allemand qui fût actif de 1465 jusqu'à son décès intervenu en 1503. Plus de 600 œuvres lui sont attribuées dont cette scène du Calvaire.

C'est une Crucifixion sans décor que nous livre ISRAHEL VAN MECKENEM.

Les paupières closes, le Christ demeure désormais auprès du Père éternel.

Preuve de la sauvagerie de ceux qui l'ont exécuté il l'ont contraint à porter une couronne aux épines acérées.

La mort a saisi le Christ depuis peu car son corps maintient une légère torsion.

Ses mains sont clouées sur la Croix tandis que ses pieds s'enroulent vers l'intérieur autour d'un clou unique.

C'est une scène figée où le seul signe de la Vie est exprimé par un pan du vêtement du Christ qui flotte sous l'effet d'un vent.

UNE EPOQUE ...

Entre 1475 et 1485 l'heure est plutôt à la prospérité au sein de l'Empire germanique malgré la succession des conflits entre les grandes villes de l'Empire.

L'invention de l'imprimerie par Johannes Gutemberg quelques années auparavant n'est pas étrangère à cette prospérité.

L'Eglise a réagi favorablement à l'invention de l'imprimerie et elle encourage l'impression des gravures religieuses afin d'illustrer les textes liturgiques à grande diffusion comme les missels, les bréviaires, les livres d'heures, les livres pour le catéchisme et les recueils de sermons.

La scène de la Crucifixion gravée par ISRAHEL VAN MECKENEM est la traduction formelle de l'image que l'église veut donner de la Crucifixion.

L'époque n'est pas à la polémique.

L'absence de décor autour du Calvaire contraint le Chrétien à regarder la mort du Christ en face.

Les souffrances causées par sa condamnation à mort ne sont pas dissimulées, elles ne versent pas non plus dans l'excès.

Marie et Jean affichent leur douleur avec une certaine retenue.

GRAVURE SUR CUIVRE DE ISRAHEL VAN MECKENEM VERS 1480

Publié le 08 juin 2014