Les Ventes du 1er Trimestre 2024
Comme chaque année le mois de janvier voit se dérouler un nombre réduit de Ventes et les vacances scolaires de février viennent interrompre un flux déjà réduit. C'est au mois de mars que la France des Salles de Ventes sort de son sommeil hivernal.
Le Conseil des maisons de vente a publié le 4 mars 2024 le bilan des Chiffres d'Affaires déclarés par les maisons de vente : Le Chiffre d'Affaires global a progressé de +7.1% par rapport à l'année 2022. L'essentiel des Résultats que je vous transmets s'inscrit dans les catégories Mobiliers & Objets d'Art anciens ou Tableaux, sculptures, anciens et du XIXème siècle. Ces 2 catégories ont vu leur Chiffre d'affaires reculer respectivement de -43% et de -18%. Plus de détails sur le site Internet du CMV.
La Maison de Ventes Giquello basée à Paris a organisé le 24 janvier 2024 une Vente avec comme principal thème la Haute Epoque. Quelques beaux ouvrages ont été adjugés dont cette Croix à double traverse attribuée au XIIIe siècle limougeaud. Estimée entre 10 et 12 000€ elle a été adjugée 13 500€ au marteau.
Lot N°9
Croix à double traverse, âme en bois, cuivre gravé, poinçonné et doré, cabochons de pierres et de verre de couleur, quatre éléments en émail champlevé, émaux bleu, jaune, vert et blanc ; Christ d'applique en cuivre repoussé, gravé et doré avec long périzonium en émail champlevé, bleu et bleu turquoise, yeux en verre. Limoges, deuxième quart du XIIIe siècle H. 39,5 cm (quelques accidents, manques et restaurations au long de sa vie d'usage, bras droit du Christ reconstitué)
Les croix à double traverse ou recroisettées apparues à l'époque byzantine étaient alors considérées comme des staurothèques c'est-à-dire des reliquaires de la Vraie Croix. Cette tradition a perduré dans l'orfèvrerie limousine comme le montre ce rare exemple ayant perdu sa précieuse relique qui était enchâssée à la croisée supérieure au-dessus de la tête du Christ. Rares sont ces croix parvenues jusqu'à nous. On en dénombre seulement quelques unes, notamment une croix conservée au Castle Museum de Norwich dans le Norfolk en Angleterre (inv. NWHCM : 1846.97, fig.), dans un état de conservation très moyen, sans pierres, relique ni dorure, une autre encore publiée par Thoby appartenant à l'église du Temple de Carentoir (Morbihan).
Celle-ci provenant d'une collection limousine présente la particularité, à l'exemple de la Croix de Bonneval du musée de Cluny (inv. Cl. 22888), un renflement sur chaque branche, forme héritée de l'art carolingien ou byzantin qui sera reprise plus tard dans l'orfèvrerie catalane. Elle est en outre dans un état de conservation satisfaisant, ayant conservé sa douille avec son nœud aplati d'origine ainsi que ses plaques en cuivre doré au décor poinçonné du revers ; plusieurs de ses petits éléments décoratifs en champlevé, bien que déplacés, ont été également préservés.
Provenance :
- Vente Paris, Neuilly, Aguttes, 17 juin 2008, lot 156. - Collection privée, Limoges.
Ouvrages consultés :
- Dr P. Thoby, Les Croix limousines de la fin du XIIe siècle au début du XIVe siècle, Paris, Editions A.et H, 1953, p. 69-71. - Dr P. Thoby, Le Crucifix des Origines au Concile de Trente, supplément, Nantes, 1963, p 2 et 29, cat. 422, pl. CCX. - G. François, "Répertoire typologique des croix de l'œuvre de Limoges, 1195-1215 " dans Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Limoges ,1993, p 85-120 - Exposition Paris-New York 1995/1996, L'œuvre de Limoges, Émaux limousins du Moyen Age, Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat.105, p 315-317. - M. Campbell, "Au sujet de quelques émaux de Limoges inconnus trouvés en Angleterre" dans Bulletin Société archéologique et historique du Limousin, 2016, p. 161.
Estimation
10.000 € - 12.000 €
Le parcours de cette Croix à double traverse du XIIIe siècle ne s'arrête pas là ...
Bizarrement elle a resurgi à Barcelone chez La Suite Subastas à la vente du 7 mars 2024 soit 6 semaines après son adjudication à Paris ! Offerte avec une estimation basse identique à celle de Paris elle a été adjugée 15 000€ au marteau soit 1 500€ de plus qu'à Paris.
Bizarre de surcroi est le descriptif qui l'accompagne : il est identique au descriptif fourni à Paris par la SVV Giquello !
Lot N° 1
Cruz procesional o de altar. Limoges. Francia. Románico. Segundo cuarto del siglo XIII.
Importante cruz potenzada procesional o de altar, de doble travesaño con alma de madera recubierta de placas de cobre grabado, punzonado y dorado, ornamentada con elementos en esmalte champlevé en tonalidades azul, amarillo, verde y blanco y cabujones de pedrería y vidrios de colores. Figura de Cristo en aplique en cobre repujado, grabado y dorado con largo perizonium ornado con esmaltes champlevé en tonalidades azul y turquesa y ojos en vidrio.
Altura 39,5 cm.
Las cruces con doble travesaño, que aparecieron en la época bizantina, se consideraban estaurotecas, es decir, relicarios de la Vera Cruz. Esta tradición perduró en la orfebrería lemosina, como lo demuestra este raro ejemplar que presentamos, aunque lamentablemente perdió su preciosa reliquia, que se hallaba en el travesaño superior, sobre la cabeza de Cristo.
Son escasos los ejemplares con estas características que han llegado a nuestros días. Citaremos, por ejemplo, la cruz conservada en el Castle Museum de Norwich en Norfolk, Inglaterra, aunque en bastante peor estado que la nuestra, ya que no conserva el dorado, la pedrería ni la reliquia. (Nº de inventario NWHCM : 1846.97); o la cruz conservada en la Iglesia del Templo de Carentoir en Francia.
Hay que señalar una interesante particularidad que presenta nuestra cruz y que también encontramos en la Cruz de Bonneval que forma parte de la colección del Musée de Cluny (Nº de inventario Cl. 22888) y que es el ensanchamiento al final de cada brazo, forma heredada del arte carolingio o bizantino y que se retomaría más tarde en la orfebrería catalana.
Siguiendo la clasificación del Dr. Paul Thoby en "Les Croix limousines de la fin du XIIe siècle au début du XIVe siècle", nuestro ejemplar pertenece al segundo grupo que abarca desde finales del siglo XII a mediados del siglo XIII, y que comprende las cruces con alma de madera y revestimiento de finas placas de cobre grabado y estampado con aplicaciones de esmalte champlevé, portando en el centro en aplique la figura de Cristo en cobre esmaltado.
Es verdaderamente muy interesante el trabajo antes mencionado del Dr. Thoby, quien narra en la introducción del libro que al visitar la magnífica exposición de esmaltes lemosinos, organizada en 1948 en Limoges, que presentaba un conjunto nunca antes visto, se dio cuenta que de los casi doscientos objetos expuestos (píxides, relicarios, báculos, placas, etc) únicamente había dos cruces procesionales. Como él mismo escribe, este tipo de cruces son raras ya que habitualmente tenían el alma de madera recubierta de placas de cobre dorado o esmaltado y muchas, al perder el alma de madera por acción de la carcoma, fueron reconstruidas, fundidas o sus partes dispersadas.
Anteriormente, en 1890 Ernest Rupin, catalogó una decena de cruces procesionales con esmalte champlevé, un primer estudio con un número de piezas significativamente bajo, por lo que un profundo estudio de este tipo de cruces quedaba pendiente, enriqueciendo el que brillantemente había desarrollado M.Marquet deVasselot, siguiendo el de Rupin.
En un principio Dr. Thoby intenta centrarse en las cruces procesionales, pero pronto se da cuenta de la imposibilidad de discriminar entre estas y las de altar, ya que la mayoría de las veces en los siglos XII y XIII, era la misma cruz la que procesionaba y que posteriormente se colocaba en el altar y debía tener una medida importante para ser vista por todos los fieles desde lejos.
El estudio se centró, por tanto, en todas la cruces de esmalte de Limoges independientemente de su tamaño, desde finales del siglo XII hasta el primer cuarto del siglo XIV, época en que el esmalte champlevé desapareció bruscamente. Al final del estudio se censaron, entre las localizadas en Francia y otros países, un total de 116 cruces.
Nuestra cruz se encuentra en un estado muy satisfactorio de conservación. Presenta todas las placas de cobre dorado, la mayoría con la decoración grabada y las aplicaciones en esmalte champlevé.
Presenta ligeras faltas y restauraciones, como el brazo derecho de Cristo, que ha sido reconstruido.
Este lote procede de importación, por lo que tiene el permiso de exportación del Ministerio de Cultura garantizado.
Procedencia :
- Aguttes, Neully, Francia. Subasta del 17 de junio de 2008, lote 156.
-Colección particular Limoges.
Biografía de referencia :
- Thoby, Paul. (1953). "Les Croix limousines de la fin du XIIe siècle au début du XIVe siècle". Editions A. et J Picard.
- Thoby, Paul. (1963). "Le Crucifix des Origines au Concile de Trente. Supplément". Bellanger.
- Exposition Paris - Nueva York 1995/1996, L'œuvre de Limoges, Émaux limousins du Moyen Age, Musée du Louvre - The Metropolitan Museum of Art, cat.105, p 315-317.
Bibliografía para las comparaciones:
- https://www.museums.norfolk.gov.uk/collections/collections-object-page?id=NWHCM+%3A+1846.97
- https://www.passion-patrimoine.fr/spip.php?article54
Estimation 10 000€-18 000€
Il y a longtemps que les bizarreries observées sur le Marché de l'Art ne m'étonnent plus tant elles sont fréquentes.
Autre exemple :
Ce Christ en bronze vendu au cours de la vente du 24 janvier 2024 chez Giquello est un modèle classique que le Marché de l'Art recèle à de multiples exemplaires et qui, traditionnellement, est attribué au XVIIe siècle italien. Estimé dans la fourchette 2 000€-3 000€ Il a été adjugé 2 900€ au marteau.
Doit-on considérer que l'Acheteur a fait une belle affaire au regard des prix atteints et/ou affichés par des modèles identiques.
Le même Christ est proposé à 45 000€ par un Marchand du Carré Rive Gauche à Paris.
Le Prix payé par l'Acheteur de la Vente chez Giquello est motivé par le nombre important de Christs du même modèle qui circule sur le Marché. Cette multitude de Christs identiques fait douter de leur réelle appartenance au XVIIe siècle.
Lot N°107
Christ vivant, Cristo vivo, en bronze ciselé et patiné. Tête levée vers le ciel, yeux et bouche ouverts, chevelure ondulée avec une mèche revenant sur l'épaule droite, bras en V, périzonium court noué sur la hanche gauche, jambes parallèles légèrement fléchies et pieds superposés en rotation interne ; dos avec périzonium laissant le bas des fesses découvert.
Florence, d'après un modèle de Jean de Bologne avec l'assistance d'Antonio Susini, vers 1600
H. totale 40 cm - H. tête aux pieds 35,5 cm - L. 28,7 cm Soclé
Plus rarement représentés que le Cristo morto, les Christs vivants de Bologne reprennent en différentes versions le Cristo vivo commandé au sculpteur par le cardinal Ferdinand de Médicis vers 1578. Plusieurs modèles de ce Christ vivant sont connus dans des collections privées ou passés dans le marché de l'art, celui-ci est remarquable par sa grande dimension ; il est également très proche de l'exemplaire conservé au Palazzo di Venezia à Rome attribué à Susini et qui présente un périzonium identique (inv. 818)
Ouvrages consultés :
- C. Avery et A. Radcliffe, Giambologna 1529- 1608, sculptor to the Medici, Arts Council of Great Britain, 1978, p. 140 - 141, n°98 à 101.
- C. Avery, Giambologna. The Complete Sculpture, New York, 1987, p. 202, n°226.
- Giambologna, Salander-O'Reilly, 1998, p 82 à 87.
- Giambologna (1529-1608), Somogy, Galerie Piltzer, 1999, p. 118-121, n°28 A & B. - P. Cannata, Sculture in bronzo, Muzeo Nazionale del Palazzo di Venezia, ed. Gangemi, 2011, cat.99
estimation 2 000€- 3 000€
“Cristo muerto”.
Bronce.
Posee base de hierro de época posterior.
Medidas: 42 x 34,5 x 10 cm; 70 x 25 x 25 cm (base).
La pieza se sustenta sobre una peana ya que le falta la cruz. Sin embargo, en sus manos y pies se pueden observar diversos agujeros que representan las heridas realizadas por los clavos que le sustentan a la cruz. En cuanto a la escultura, en este caso observamos como el escultor utiliza únicamente tres clavos, acentuando así el dramatismo de la escena, lo cual potencia con el alargamiento de las extremidades superiores que reflejan como Cristo sustenta toda la carga de su cuerpo, con el rostro hacia abajo extenuado. El acabado pulido del material, la simetría y el modelado de las formas que siguen el canon clásico de una anatomía equilibrada e idealizada, conforman una imagen que, a pesar del dramatismo contenido en la temática de la crucifixión, trasmite una inmutable belleza que parte de la serenidad estética con la que el escultor ha concebido la obra.
Giambologna nació en Douai, Flandes, en 1529. Después de estudios juveniles en Amberes con el arquitecto-escultor Jacques du Broeucq, se mudó a Italia en 1550 y estudió en Roma, haciendo un estudio detallado de la escultura de la antigüedad clásica. También estuvo muy influenciado por Miguel Ángel, pero desarrolló su propio estilo manierista, quizás con menos énfasis en la emoción y más atención sobre las superficies refinadas, la elegancia fresca y la belleza. El Papa Pío IV le dio a Giambologna su primer gran encargo, el colosal Neptuno de bronce y figuras subsidiarias para la Fuente de Neptuno en Bolonia. Giambologna pasó sus años más productivos en Florencia, donde se había establecido en 1553. En 1563 fue nombrado miembro de la prestigiosa Accademia delle Arti del Disegno, recién fundada por el duque Cosimo I de Medici. Los Medici nunca le habían permitido salir de Florencia, ya que temían con razón que los Habsburgo austríacos o españoles lo atraerían para un empleo permanente.
Estimation 500€ - 600€ -
Former collection of the late (d.1955) Bishop of Tournus.
Vraisemblablement issu de la fonte du modèle apporté à Séville par l'orfèvre Franconio et vers 1625. Œuvres apparentées : un autre Christ de facture identique conservé au Palais royal d'Oriente (Madrid), un autre conservé dans la cathédrale de Séville et un modèle de même facture au Metropolitan Museum de New York. Dimensions : 27 cm (de la main au pied), 22 cm (de la tête aux pieds), 22 cm (d'un doigt à l'autre de chaque main) et 5 cm de profondeur.
Breite: 20 cm.
Dem Bronzewerk ist ein metallurgischer Untersuchungsbericht beigegeben, mit dem Ergebnis 13. Jahrhundert, das die stilistische Einordnung bestätigt, ausgestellt von: Curt-Engelhorn-Zentrum Archäometrie GmbH, Prof. Dr. Ernst Pernicka u.a., Mannheim 2015.
Bedeutende feuervergoldete Bronzefigur, am Übergang der Früh- zur Spätgotik. In dieser hohen Ausführungsqualität und künstlerischem Rang von höchster Seltenheit.
Der Körper im Dreinageltypus, die schlanken Arme weit und leicht nach oben ausgebreitet, das Haupt nach links gesenkt, die Brust ohne Seitenwunde. Die Augen mit geschlossenen Lidern vermitteln mit leicht nach oben gezogenen Brauen und herabgezogenen Mundwinkeln einen Ausdruck der Erlöstheit. Ein gedrehter feiner Kranz, durch den Guss bedingt ohne Dornen, umzieht das mittelgescheitelte, wellige Haar, das in fein ziselierten Strähnen sowohl zur rechten Schulter, als auch zum Rücken herabzieht, mit einer zentralen Locke über der Stirn. In gleicher Weise bewegt, zeigt sich auch der in Kaltarbeit nachziselierte kurze Kinnbart.
Die Rippen weit seitlich positioniert sind nur leicht erhaben angedeutet, die Leibunterseite bauchig gewölbt, ein markantes Merkmal des frühen Typus. Die mit dem Lendentuch gänzlich bedeckten Oberschenkel mit vortretenden Knien stark angezogen, was nahezu eine Sitzhaltung erzeugt, während die schlanken Unterschenkel ebenso stark zurückgenommen sind.
Dem Zeitstil entsprechend ist das Lendentuch, das zu beiden Seiten gebunden herabzieht, mit tiefen Schüsselfalten gestaltet, die nur ganz leicht spitz zulaufen. Dies ist als untrügliches Merkmal der Stilepoche des ausgehenden 13. Jahrhunderts zu sehen, was die beiliegende Metallanalyse ebenfalls belegt.
An der Körperrückseite eine gerade senkrecht ziehende Gussöffnung; am rechten Oberarm verso kleiner offener Gussfehler. Die Sohlen und Zehen auch an der Unterseite dagegen wieder vollkommen fein ausgearbeitet.
Stilistisch zeigt sich dieser Corpus Christi als ein bedeutendes Werk der Bronzebildnerei am Übergang von der Früh- zur Spätgotik. Kennzeichnend für diese Stilepoche ist das bis zu den Knien bedeckende Lendentuch, ebenso die stark angezogenen Beine, ein früher Versuch, der Figur perspektivische Räumlichkeit zu vermitteln. Andererseits ist hier bereits die Tendenz zu erkennen, dem Körper am Kreuz nun eine bewegtere Haltung zu geben, während wir diesen Figurentypus noch im 11. Jahrhundert in betonter Steifheit dargestellt sehen.
Das Kruzifix am Lettner im Kloster Wechselburg um 1230 oder jenes in Santa Croce/ Florenz von Cimabue von 1288, wären hier als Beispiele der Kunstepoche zu nennen, wie ebenso das Kreuz in St. Maria im Kapitol in Köln, von 1304.
Aufgrund der musealen Seltenheit solcher vergoldeter Corpus Christi – Werke dieser Zeit ist eine Lokalisierung hier nur sehr vorsichtig zu leisten. Im Kunstraum zwischen Frankreich und Deutschland lässt sich vielleicht ein Künstler der rheinischen Werkstätten annehmen. Vergoldung altersbedingt an vortretenden Stellen berieben. Befestigungslochungen an Händen und Füßen. A.R. (1391102) (11)
Publié le 6 avril 2024