Les ventes du 3ième Trimestre 2025
Le nombre important de Christs attribués aux ateliers de Limoges du XIIIe siècle génère un réel scepticisme quant à leur authenticité. Il n'y a pas une semaine sans que plusieurs exemplaires de ce type de Christs soient offerts à la vente non seulement en France, leur hypothétique pays de production mais dans toute l'Europe.
Nonobstant cette profusion de l'offre n'effraie pas les Acheteurs, bien au contraire, elle semble les rassurer et les prix atteignent chaque fois de nouveaux sommets.
A noter cependant que si vous lisez attentivement les descriptifs des Lots vous rencontrerez de très nombreuses fois l'adverbe probablement signifiant qu'un doute existe quant à l'authenticité du Lot. L'usage de cet adverbe présente l'avantage de dédouaner l'Intermédiaire - Commissaire Priseur ou Expert - d'une grande partie de sa responsabilité en cas de contestation devant un Tribunal.
Cette Croix en cuivre doré et émaillé est désignée comme une oeuvre de Limoges probablement du 13e siècle. Présentée le 1er juillet 2025 par la Maison de Ventes londonienne Bonhams et offerte dans la fourchette d'estimations 3 000£-4 000£ elle a été adjugée 3 200£ au marteau.
Lot N°11
A Limoges gilt copper and champlevé enamel relief cast figural cross of the Crucified Christ
Probably 13th century
The figure of Christ wearing a crown and perizonium, the folds of the latter outlined in panelled blue enamel, his body carefully modelled with precise delineation of the ribs, his hair and beard finely stippled, the enamel eyes open, his head and knees turned to dexter, the figure applied to a cross with formalised scrolling decoration with some traces of blue and turquoise enamel and faint traces of gilding remaining, the rear with incised cross makers mark, mounted on a modern patinated bronze square bases stand, the figure 21cm high, 14.5cm wide, 2.5cm deep, the stand, 21cm high, 12cm wide, 12cm deep (2)Footnotes
The slight tilt of the knee to figures right is an indication that the piece dates to the second quarter of the 13th century given that this stylistic device represents a rejection of the more static frontal positioning of the figures produced in the early 13th century which were more indebted to the Romanesque style.
Limoges medieval cross figures were first defined by the French scholar Paul Thoby eighty years ago. The author identified four groups ranging in date of manufacture from 1150 to 1300, and the present example appears to belong to his 'Type II' or 'Gem Group'. This variation was in use from around 1225 and depicts Christ crowned, with the use of enamel confined only to the loincloth, eyes and footrest. The stippling of the hair and beard, the delineation of the ribs but not the stomach, the use of enamel to the eyes and loincloth and the slight bend to the knees all indicate a probable date of between 1225 and 1250.
A comparable example of a Limoges figural cross is in collection of The Cluny Musee National du Moyen Age (cl. 23671).
Related Literature
The Cluny Musee National du Moyen Age Album, Editions de la Reunion des Musees Nationaux, Paris, 2003, page 64
Estimation 3 000$- 4000£

Les Croix dites de cellule qui accompagnaient nuit et jour la vie de Celles ou de Ceux qui se retiraient dans des Couvents au XVIIe siècle font l'objet d'un véritable engouement. Quand, en plus, elles sont datées et signées les prix s'envolent.
Cette Croix, banale en apparence, a été présentée le 1er juillet 2025 par la Maison de Ventes madrilène Subastas Segre et a été adjugée 18 000€ au marteau.
Elle est datée de 1646 et elle est signée. Sa signature est attribuée au peintre féminin Maria Josefa Sanchez active dans les années 1639-1652 dont on ne connait pratiquement rien mais de qui on a réuni un petit corpus qui traduit sa notoriété.
Lot N°55
MARÍA JOSEFA SÁNCHEZ - Crucificado con San Francisco
MARÍA JOSEFA SÁNCHEZ
Activa en Castilla entre 1639 y 1652
Crucificado con San Francisco. 1646
Óleo sobre tabla
Firmado y fechado
Medidas 53,5 x 33,8 cm
Esta cruz de celda, firmada y fechada por María Josefa Sánchez en 1646, constituye una pieza excepcional dentro del corpus de obras devocionales realizadas por mujeres en la España del Siglo de Oro. Representa a Cristo crucificado, con la figura de San Francisco de Asís orante a sus pies, estigmatizado y acompañado de inscripciones: "VIVI IN ME CHRISTUS" en el nimbo, y "VERA EFIGIES" en la parte inferior.
Se trata de una obra probablemente destinada a una celda conventual o a una estancia doméstica, en línea con la espiritualidad contrarreformista. Este tipo de cruces tenían la función de servir como objeto de contemplación continua, centrado en la Pasión de Cristo y en el modelo de vida penitente de San Francisco.
María Josefa Sánchez es una de las escasas artistas españolas del siglo XVII de las que conservamos varias obras firmadas. Aunque se desconocen datos precisos sobre su biografía, los estudios disponibles apuntan a un probable origen castellano, y su reiterado uso del tratamiento “Doña” sugiere una posición social acomodada o una vinculación directa con entornos religiosos.
Su actividad documentada se extiende al menos desde 1639 hasta 1652, periodo en el que desarrolló una producción especializada en pequeñas cruces de madera decoradas al óleo, siguiendo un modelo formal estable y una iconografía profundamente ligada a la devoción franciscana. Su obra responde al ideal de recogimiento espiritual propuesto por la Iglesia postridentina, y combina un estilo refinado, de figuras alargadas y expresiones contenidas, con una técnica minuciosa y una sensibilidad pictórica cercana al arte conventual.
La cruz aquí presentada se relaciona directamente con otras obras firmadas por la pintora. La más antigua conocida se conserva en el Monasterio de San Antonio el Real de Segovia y está firmada “D. Josepha Sánchez faciebat 1639”. En ella, la crucifixión está acompañada por una Virgen Dolorosa en la base, en lugar de San Francisco, aunque la disposición compositiva y el tipo de inscripción devota son similares.
Otra cruz firmada por Sánchez fue recientemente adquirida por el Meadows Museum de Dallas, en la que aparecen también santos franciscanos, lo que confirma la especialización temática de la pintora y su dedicación continuada a este tipo de formatos.
Además, una cruz conservada en el Princeton University Art Museum ha sido atribuida a la misma artista por su semejanza formal, aunque carece de firma visible.
En conjunto, estas piezas configuran un corpus compacto, de altísimo interés tanto por su rareza como por su aportación al estudio del arte femenino en el Barroco hispánico.
El caso de María Josefa Sánchez resulta especialmente valioso al tratarse de una mujer que no solo ejecutó obras para la devoción privada, sino que firmó reiteradamente sus trabajos, dejando constancia de su autoría en un momento histórico en el que la visibilidad de las artistas era excepcional. Su obra no solo refleja la estética y la religiosidad del Siglo de Oro, sino que también contribuye a ampliar la comprensión del papel de las mujeres en el ámbito artístico del siglo XVII, particularmente en la pintura devocional. Esta cruz de 1646 se integra plenamente en esa tradición, revelando una artista consciente de su identidad, dotada de una notable sensibilidad y capaz de condensar en un soporte reducido una alta carga simbólica y espiritual.
Bibliografía:-
Collar de Cáceres, Fernando, “Sobre algunas cruces pintadas de María Josefa Sánchez”, Archivo Español de Arte, vol. 43, 1989, pp. 355-369.
-
Mesa, Juan de, “Una pintora española del siglo XVII: Josefa Sánchez”, Archivo Español de Arte, vol. 43, nº 169, 1970, pp. 93-95.
Offerte à 18 000€

Il fallait se rendre à Lisbonne pour voir ou revoir cet immense Christ en Ivoire signé par Clovis DELACOUR (1859-1929) un Ivoirier français actif au tournant du XXe siècle. C'est la Maison de Ventes Veritas Art Auctionners qui l'a présenté aux enchères le 10 juillet 2025 et l'a adjugé 20 000€ au marteau.
Pour l'assidu Collectionneur que je suis depuis plusieurs décennies, ce Christ n'est pas un Inconnu. Je l'ai croisé le 17 avril 2005 accompagné d'une fourchette d'estimations 4 000€- 6 000€. Il avait été adjugé 13 000€ au marteau à l'Etude des Commissaires Priseurs Fattori James & Rois Florence.
Lot N°200
Clovis Delacour (1859-1929)
A large ivory Christ Ivory sculpture with "INRI" cartouche
Europe, 19th century Signed
Dimensions 88x62 cm
Estimation 18 000€- 30 000€

Je n'ai pas rencontré au mois d'août 2025 de Christs et/ou de Crucifixions originales ou dignes d'intérêt. En tous cas, pas parmi les adjudications. Je comptais alors sur le mois de septembre, malheureusement ce fût à nouveau le vide sidéral.
Il y a bien eu une vacation Haute Epoque organisée à Paris le 26 septembre 2025 par la Maison de Ventes Giquello mais le corpus de Christs et ou de Crucifixions n'avait rien de remarquable sinon le nombre d'Invendus.
J'ai néanmoins conservé dans mes archives une scène de la Crucifixion où le Christ est accompagné de la Vierge et de Saint Jean. Elle a été adjugée 1 150€ au marteau, un peu en-dessous de son estimation basse.
Lot N°86
Crucifixion entre la Vierge et saint Jean d’applique en bron - Lot 86
Crucifixion entre la Vierge et saint Jean d’applique en bronze doré, terrasse naturaliste et ville de Jérusalem à l’arrière-plan. Belle qualité d’exécution. Pays-Bas, début du XVIIe siècle Hauteur : 25 cm u Largeur : 28,5 cm
Estimation 1 200€ - 1 500€

C'est la Maison de Vente Marques Dos Santos qui clôture ce bref aperçu des Ventes du 3ième Trimestre 2025 avec un Christ attribué à un fondeur japonais du XVIIe siècle. Une inscription désigne le Fondeur qui répond au nom de Ishikawa et une autre inscription désigne le Donateur qui répond au nom de Shigeyasu.
Estimé dans la fourchette 350€-525€ le Christ a déclenché une bataille d'enchères qui s'est achevée sur une adjudication à 5 500€ au marteau.
La vente s'est déroulée le 27 septembre 2025 à Porto au Portugal.
Lot N°313
Japão, período Edo, séc.XVII, bronze patinado e relevado representando Jesus Cristo crucificado, apresenta assinatura - "feito por Ishikawa" e rara e importante inscrição votiva de 4 caracteres gravada no cendal, dispostos em coluna, provavelmente dedicada a templo: primeiro caractere - (hõ / tatematsuru) "respeitosamente / com dedicação"; segundo caractere - (nõ / osameru) "oferecido"; terceiro caractere - possivelmente "Shigeyasu" nome do doador; quarto caractere - (yoshi / kichi) "boa sorte / fortuna". Trata-se de um tipo de dedicatória comum em objetos votivos Budistas ou Shintõ do período Edo. Durante a época era comum o patrocínio por parte de famílias ou indivíduos de objetos religiosos tais como esculturas, sinos, lanternas ou utensílios rituais. Ao efetuar estas ofertas os doadores acreditavam que atingiam mérito (kudoku) para si próprios e descendentes. Este tipo de inscrições encontram-se em inúmeros objetos presentes em templos e santuários assinalando uma doação religiosa. Está assinado Ishikawa. Sinais de uso, falhas numa mão. Dim.:20cm.
Estimation 350€ - 525€
Publié le 02 novembre 2025


